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- Membre : Dire Straits, Bap Kennedy

Mark KNOPFLER - Tracker (2015)
Par MARCO STIVELL le 20 Mars 2019          Consultée 1694 fois

Écouter un nouveau disque solo de Mark KNOPFLER n'est pas donné à tout le monde ; deux réactions viennent naturellement. D'abord, la joie de retrouver un artiste que l'on a adoré, et bravo à ceux qui parviennent à s'en contenter ! Ensuite, le souvenir des expériences précédentes conduit à une sorte de préparation psychologique. 3/5 est une note qui peut convenir à n'importe quelle oeuvre du guitariste, désormais, si l'on n'en est pas (plus) fan mais seulement amateur.

Tracker ne déroge pas à la règle, il contient de très belles chansons et d'autres qui ne restent guère en mémoire. L'artiste n'arrange pas les choses : depuis près de dix ans, peu à peu, il a poussé sa musique à vieillir avec lui, c'est l'impression qu'elle donne. Le manque de up tempi/rythmes rapides, de variété dans l'écriture est parfois d'autant plus regrettable que ce sont des choses dont KNOPFLER a souvent été fortement capable et avec réussite, jusqu'au début des années 2000.

Ici, par exemple, un morceau particulièrement éprouvant reste "River Towns". Le plus long du disque, un des trois qui dépassent la sixième minute, et bien trop répétitif (souci qui concerne également, "Broken Bones", plus loin). La chanson n'est pas brillante, malgré de grands accords ouverts, et l'envie de faire revenir le saxophone se trouve totalement desservie par le jeu de Nigel Hitchcock, lénifiant mais pas dans le bon sens, sans parler de son traitement sonore étrange.

L'autre nouveauté des plus agréables en revanche, c'est la présence de Ruth Moody, une Australienne membre du trio canadien de chanteuses folk appelé THE WAILIN' JENNYS. Chacune de ses apparitions dans les choeurs, même au moyen de phrases simples et pour trois morceaux à peine, se fait remarquer (mieux que la guitare même, c'est dire !) grâce à une sensualité féminine que Marko devrait mettre plus souvent en avant. C'est encore plus vrai lorsqu'on écoute leur duo sur le joli "Wherever I Go", qui, sans Moody, serait un moment routinier. Même du côté du saxophone, il n'y a rien à redire cette fois.

Le reste du temps, on est en terrain connu avec des idées plus ou moins convaincantes. "Basil", ballade douce et brumeuse, et "Silver Eagle" ont des mélodies accrocheuses dès le départ, ainsi que le mérite de ne pas s'étendre plus qu'il ne faut. L'orgue ou les nappes de Guy Fletcher deviennent versatiles avec le temps, la contrebasse de Glenn Worf se distingue à un ou deux moments, dont le début et la fin de "Laughs and Jokes and Drinks and Smokes", jam de groupe. La guitare du Maître n'a pas besoin d'en faire beaucoup pour bien se placer, on n'est pas toujours aussi indulgents.

Ce titre à rallonge est celui d'une chanson magnifique, un trois temps lent porté par la batterie de Thomas aussi bien que par les instruments celtiques de McGoldrick, et des paroles nostalgiques. Pour "Mighty Man", on a la même appréciation, accordéon en prime, et puis cette intro contemplative à la guitare slide, ces choeurs masculins (sans Moody pour une fois !) tels ceux de "So Far From the Clyde" du disque précédent, Get Lucky... Décidément, il a fallu une bande originale A Shot at Glory pour que KNOPFLER se rende compte que quoiqu'il fasse, il aura beau dire mais c'est dans ses racines gaéliques qu'il puise sa meilleure inspiration, à présent.

En dehors de ces deux-là et de la jolie "Long Cool Girl", le final de Tracker constitue le meilleur. Avec trois morceaux très bons et différents, vu qu'on inclut aussi l'enlevée "Beryl", seule et unique chanson dansante et dédiée à Beryl Bainbridge, romancière anglaise spécialisée en horreur et morte en 2010. Le choix de ce titre comme single est à la fois judicieux et peu représentatif. Tant pis, au moins, si l'album n'est pas miraculeux, cela reste bon !

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   MARCO STIVELL

 
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- Mark Knopfler (guitares, chant)
- Guy Fletcher (claviers, basse, ukulélé)
- Glenn Worf (basse, contrebasse)
- Ian Thomas (batterie, planche à laver)
- John Mccusker (violon, cistre)
- Mike Mcgoldrick (flûtes en étain et en bois, guitare)
- Nigel Hitchcock (saxophone ténor)
- Phil Cunningham (accordéon)
- Bruce Molsky (violon, guitare rythmique additionnelle)
- Tom Walsh (trompette)
- Ruth Moody (chant, choeurs)


1. Laughs And Jokes And Drinks And Smokes
2. Basil
3. River Towns
4. Skydiver
5. Mighty Man
6. Broken Bones
7. Long Cool Girl
8. Lights Of Taormina
9. Silver Eagle
10. Beryl
11. Wherever I Go



             



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