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FOLK IRLANDAIS  |  B.O FILM/SERIE

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- Membre : Dire Straits, Bap Kennedy

Mark KNOPFLER - Cal (1984)
Par MARCO STIVELL le 26 Juin 2017          Consultée 1843 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Cal, premier long-métrage de Pat O'Connor, est un des films irlandais les plus connus des années 80, et c'est en partie grâce au musicien qui s'occupe de la bande originale.

Dans l'histoire, Cal (diminutif de Calum) vit avec son père qui travaille dans un abattoir, et en secret, il est un chauffeur recrue de l'IRA qui a assassiné sous ses yeux un policier royaliste, un an plus tôt. Complice, Cal se sent coupable notamment le jour où il rencontre la veuve du policier, Marcella, une libraire qui lui plaît énormément. Elle est catholique et vit sous la contrainte de sa belle-famille protestante. Gardant son secret, Cal leur propose de travailler pour eux, afin de se racheter. Il essaie aussi de s'éloigner de l'IRA, chose impossible.

Le scénario joue sur la double ambivalence du contexte politique/religieux en Irlande et d'une romance partagée mais tourmentée, puisque pendant quasiment tout le film, Marcella n'est pas consciente du rôle de Cal dans le meurtre de son mari. Il y a les violences liées aux crimes des gangs catholiques et royalistes, le tout pour un résultat marquant, dès les trois premières scènes du film, générique compris. Ce dernier montre des paysages irlandais superbes tandis que joue "Irish Boy", la composition de KNOPFLER (un écho à son travail pour Local Hero en 83). Avant le générique, c'est le meurtre du policier, et juste après, c'est une scène dans l'abattoir du père de Cal. Stupéfiant !

Le jeu des acteurs ne l'est pas moins, à commencer par les 'anciens' : l'ancienne nageuse olympique Catherine Gibson dans le rôle secondaire de la belle-mère protestante de Marcella, ainsi que Ray McAnally, le père de Cal, qui jouera deux ans plus tard dans le célèbre The Mission de Roland Joffé (le Cardinal Altamirano, rôle récompensé). Plus jeunes sont John Lynch (Cal) et Helen Mirren, particulièrement éblouissante en Marcella, libraire et veuve qui se sent bien seule avec cette famille pesante. La scène où Cal l'aide à 's'évader' un peu reste un plaisir pour les yeux. Beaucoup plus tard, elle incarnera Elizabeth II dans The Queen.

Pour la musique, Mark KNOPFLER, en dehors de ses acolytes de DIRE STRAITS, John Illsley et Terry Williams, s'est rapproché de Guy Fletcher, un jeune claviériste qui a joué pour ROXY MUSIC sur leur tournée Avalon en 82. Une réelle complicité naît entre ces deux-là (qui font aussi la B.O de Comfort and Joy au même moment), au point qu'Alan Clark, déjà bien installé dans DIRE STRAITS, se trouve délaissé. Deux musiciens irlandais venus du grand PLANXTY, le sonneur Liam O'Flynn et l'ancien rockeur Paul Brady, forment la couleur originale de cet opus.

L'inspiration folk gaélique écossaise de Marko se conjugue avec l'irlandaise de Brady et O'Flynn, tandis que les autres musiciens assurent un arrière-plan discret. Jamais KNOPFLER n'a autant bridé Williams qui doit jouer de sa batterie tout en légèreté, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Seul "Fear and Hatred" s'éloigne du reste par son climat oppressant et annonce un peu l'intro du futur "Money for Nothing". La flûte/tin whistle et la cornemuse/uilleann pipes dominent ailleurs.

Les passionnés du jeu de guitare électrique que l'on connaît tous seront déçus car mis à part "Irish Love" et "The Road"/"The Long Road", KNOPFLER préfère ici l'acoustique, improvisant avec Brady et O'Flynn, comme sur "Father to Son". Contrairement à ce qu'on entend dans le film, car les musiques y sont courtes, le disque dégage cette sensation de liberté, mais qui, du coup, sonne trop écarté des images. On apprécie les brefs "Potato Picking" et "Irish Love", le magnifique thème aérien "The Road", repris dans le générique final "The Long Road", symbole des situations tragiques et propres aux deux protagonistes, emprisonnés chacun à leur manière.

La seconde bande originale 'importante' de Mark KNOPFLER nous montre combien il s'est replongé dans ses racines gaéliques à ce stade de sa carrière. Si DIRE STRAITS n'avait pas eu un tel succès un an plus tard en 1985, il aurait sans-doute continué dans cette veine plus régulièrement. Sur The Princess Bride (1987), il distille quelques-unes de ces influences, et il faut ensuite attendre 1995 et les interventions des mythiques CHIEFTAINS sur Golden Heart, son premier album solo.

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   MARCO STIVELL

 
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- Mark Knopfler (guitares)
- Guy Fletcher (claviers)
- John Illsley (basse)
- Terry Williams (batterie)
- Paul Brady (tin whistle, mandoline)
- Liam O'flynn (uilleann pipes)


1. Irish Boy
2. The Road
3. Waiting For Her
4. Irish Love
5. A Secret Place / Where Will You Go
6. Father And Son
7. Meeting Under The Trees
8. Potato Picking
9. In A Secret Place
10. Fear And Hatred
11. Love And Guilt
12. The Long Road



             



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