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- Membre : Dire Straits, Bap Kennedy

Mark KNOPFLER - Metroland (1997)
Par MARCO STIVELL le 7 Décembre 2018          Consultée 1132 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

En suivant la carrière de Mark KNOPFLER pour le cinéma, on découvre de petits bijoux méconnus, sans prétention, bien joués, des scénari agréables, de belles surprises. La plupart de ses efforts précédents l'ont prouvé, et Metroland de Philip Saville n'est pas une exception. Ce réalisateur est considéré en Angleterre comme une pierre angulaire du cinéma, et l'un des plus prolifiques ; on lui doit entre autres, The Best House in London/Le Club des Libertins (1969) ainsi que Count Dracula (1977), souvent décrite comme l'une des meilleures adaptations du roman de Bram Stocker.

Chris (Christian Bale) vit avec sa femme Marion (Emily Watson) et leur bébé dans une banlieue de Londres, terminus du métro appelé Metroland. Tout se passe bien jusqu'au jour où surgit Toni, un vieil ami de Chris avec qui il faisait les 400 coups lorsqu'ils étaient jeunes adultes, dix ans plus tôt, à la fin des années 60. Petit à petit, alors que Toni l'entraîne dans son sillage, Chris revient par ses souvenirs sur cette période antérieure de sa vie – elle tient lieu à Paris - et remet peu à peu en question sa vie actuelle en ménage.

Pour une fois, il ne s'agit pas (ou peu) du milieu ouvrier, ou d'un caractère légendaire tel qu'il nous avait séduit dans Local Hero et The Princess Bride. Le disque, quoique rattaché à son compositeur, puise dans une sélection d'artistes extérieurs. Pour les années 60, on entend Django REINHARDT durant les balades à travers les rues de Paris, et à l'intérieur, pour un début de scène câline, Françoise HARDY ("Tous les garçons et les filles"). Ensuite, à la fin des années 70, la B.O est logiquement punk (STRANGLERS), avec une pointe de disco (HOT CHOCOLATE).

Sélection menue mais séduisante, à la hauteur des scènes les plus belles, généralement lorsque notre Chris Bale, tellement enviable, se trouve en présence de jeunes femmes superbes. Si vous voulez voir Emily Watson et Elsa Zylberstein, l'Anglaise et la Française en coiffures et vêtements 60's puis en tenues affriolantes, c'est par ici. Et malgré les intentions dramatiques du film, il y a quelque chose de touchant, de beau, de simple, mais aussi de lumineux, qui en fait toute la qualité.

Pour cette caresse cinématographique, Mark KNOPFLER signe avec Metroland l'effort le plus jazz de sa carrière, plus encore que Comfort and Joy. Il est entouré de son groupe post-Golden Heart, à savoir Bennett, Cox, Fletcher, Worf, Cromwell, ceux qui l'accompagneront pendant près de dix ans, et il est intéressant de remarquer qu'en l'état, ils font mieux que DIRE STRAITS. Le lien est tout trouvé pour parler de Chris White, saxophoniste de la 'grande époque' qui joue fort ici, y compris à la flûte et même à la clarinette. Steve Sidwell, des Kick Horns, complète la formation à la trompette.

Le picking impeccable, les grands arpèges coulés, le son chaud, clair, voire 'pur' de la Grestch, légèrement grésillant sinon, plane comme jamais dans cette ambiance de choix, et puis ça joue. Cox et Fletcher, respectivement au piano/orgue (Farfisa plutôt que Hammond) ou aux claviers-cordes-marimbas etc, Worf à la contrebasse, Cromwell aux balais fournissent un accompagnement de taille. Entre "Brats", où White fait rugir son sax ténor, thème doo-wop souvent utilisé pour les passages en train, et le splendide "Annick", bossa-nova légère avec flûte et vibraphone, on voit que KNOPFLER connaît parfaitement son sujet, lui qui l'avait plus souvent effleuré qu'autre chose.

Même en faisant jouer directement Django, il écrit pour la première fois un véritable morceau de jazz manouche, "Walk in Paris" bien sympathique. Et encore, le disque est avare, il y a tous les thèmes courts, parfois enchaînés rapidement et de façon abrupte, c'est tout ce que l'on peut trouver à redire. Le duo trompette-vibraphone lorsque Marion rejoint Chris à la fin, le solo de guitare sur "Brats" surf à souhait, la guitare lancinante quand Annick s'en va... Du jazz si peu intello !

KNOPFLER ne serait pas tout à fait lui-même sans un petit moment folk, c'est le thème principal, "Metroland", instrumental au début du film et chanson au générique. Une merveille à trois temps (rythme favori sur l'ensemble de la B.O), qui commence un peu comme "The Long Road" (Cal, 1984), et évolue en danse exotique rafraîchissante, les saxos venant souligner les refrains. Waouh, jusqu'au bout, cette oeuvre du 7ème art parvient à nous émouvoir ! Il est ici question du disque, mais on regrette franchement de séparer la musique d'un tel film. À découvrir !

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   MARCO STIVELL

 
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- Mark Knopfler (guitares, chant, direction musicale)
- Richard Bennett (guitares, mandoline)
- Jim Cox (piano, orgues)
- Guy Fletcher (claviers)
- Glenn Worf (basse, contrebasse)
- Chad Cromwell (batterie, percussions)
- Chris White (saxophones, clarinette, flûte)
- Steve Sidwell (trompette)


1. Mark Knopfler - Metroland Theme (instrumental)
2. Mark Knopfler - Annick
3. Françoise Hardy - Tous Les Garçons Et Les Filles
4. Mark Knopfler - Brats
5. Django Reinhardt - Blues Clair
6. Mark Knopfler - Down Day
7. Mark Knopfler - Walk In Paris
8. Mark Knopfler - She's Gone
9. Django Reinhardt - Minor Swing
10. The Stranglers - Peaches
11. Dire Straits - Sultans Of Swing
12. Hot Chocolate - So You Win Again
13. Elvis Costello - Alison
14. Mark Knopfler - Metroland



             



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