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- Membre : Dire Straits, Bap Kennedy

Mark KNOPFLER - Comfort And Joy (1984)
Par MARCO STIVELL le 30 Mars 2017          Consultée 2145 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Deux ans après Local Hero qui reste un sommet, tant pour Bill Forsyth que pour Mark KNOPFLER, les deux Écossais de sang et de coeur se rapprochent à nouveau pour un film, cette fois plus confidentiel. Comfort and Joy (expression célèbre tirée du cantique de Noël "God Rest Ye Merry, Gentlemen") s'éloigne des rivages de Skye mais reste dans le pays au chardon, pour dépeindre les rues et les friches de la tristounette Glasgow, dont les meilleures formes d'animation sont la radio et le camion de glaces. Comme beaucoup de villes industrielles.

Bill Paterson/Alan Bird incarne un animateur radio qu'Eleanor David/Maddy (femme de Pink dans The Wall d'Alan Parker) quitte brusquement. Célibataire devenant peu à peu dépressif et délirant au travail, séduit par la fille du camion de glaces qu'il voit braqué le même soir, il veut se rendre utile en tentant d'arranger les différends entre les familles de glaciers de Glasgow qui mènent une guerre ouverte. Cela a vraiment eu lieu en ce début d'années 80, il y a eu des meurtres, même si le prétexte était la drogue et des biens volés.

Forsyth, de la part de qui on s'attend à un traitement du sujet comprenant plus de légèreté et d'humour, réemploie des acteurs déjà présents sur Gregory's Girl (Clare Grogan) et Local Hero (Rikki Fulton). Certains acteurs deviendront célèbres à grande échelle plus tard comme Patrick Malahide (Game of Thrones) et Alex Norton (Braveheart, Pirates of the Caribbean). Comfort and Joy n'est pas un chef-d'oeuvre, loin s'en faut, mais comme souvent avec ce réalisateur, il offre au spectateur un moment sympathique, avec une excentricité bienvenue parmi les scènes et les personnages. La fin est pour le moins savoureuse, et c'est aussi une question de nourriture !

Le véritable attrait musical est donc bien entendu la présence de Mark KNOPFLER, valeur sûre qui cherche toujours à être polyvalent en cette période pré-Brothers in Arms. Néanmoins, son travail est fortement limité sur Comfort and Joy, et il en résulte ce simple single maxi 45-tours. Au début du film, on nous annonce "Original music by Mark Knopfler", la bande sonore s'étend sur toute la durée du scénario et accompagne les personnages.

Seulement, les deux tiers sont remplis par des extraits de l'album Love Over Gold (1982), la chanson-titre, "Private Investigations", et "Telegraph Road", que KNOPFLER a simplement accélérée. On peut ainsi entendre l'intro de "Telegraph Road" sonner comme une ballade country pendant une course-poursuite dans les lotissements périphériques de Glasgow, et la fin de "Love Over Gold", jouée par Mike Mainieri au vibraphone, sur un rythme plus proche du calypso. C'est surprenant au départ, les enchaînements avec d'autres musiques plus douces, empruntées à des cantiques de Noël est parfois abrupt, suivant la dynamique du film.

Sur le 45-tours, on a donc les trois seules nouvelles musiques par KNOPFLER et son claviériste, non pas Alan Clark mais Guy Fletcher, qui a déjà tourné avec ROXY MUSIC en 1981, ainsi qu'un troisième membre, lui aussi nouvel arrivant et plus présent encore que notre cher Marko. Il s'agit de Chris White, ancien saxophoniste du National Youth Jazz Orchestra (employé un temps par France GALL) et tout comme Fletcher, futur membre attitré de DIRE STRAITS. En prenant en compte le peu de moyens employés contrairement à Local Hero, on peut les entendre s'amuser sur "Joy", récréation jazzy au début (basse-synthé, quoi !) et qui vire disco ensuite, bien vitaminé par le batteur Terry Williams. Du disco chez KNOPFLER, oui, c'est bien la seule occasion d'en entendre !

Le sax alto de White conduit le thème principal du film, "Comfort", très jazzy également, mais plus lent. KNOPFLER n'a jamais autant fait sonner sa musique aussi proche d'un film érotique (plus que "Boomtown" et "Smooching" sur Local Hero et avant "Your Latest Trick" sur Brothers in Arms), comme pour rendre Glasgow un peu plus américaine. De plus, il a rarement employé le rythme à trois temps et remet le couvert sur la face B et le morceau le plus intéressant du disque, même sans saxo. "A Fistul of Ice-Cream", dont le début reprend l'intro à la guitare classique de "Private Investigations", se change ensuite en valse folk napolitaine ou sicilienne, toutes mandolines dehors ! Il est vrai que Clare Grogan parle beaucoup de "gelati" (glaces) dans le film et rien que le titre du morceau semble un hommage à MORRICONE.

Voilà pour cet effort mineur de notre Marko, une curiosité cependant, qui s'inscrit dans sa période la plus créative.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Mark Knopfler (guitares, mandoline)
- Guy Fletcher (claviers)
- Chris White (saxophones)
- Mickey Feat (basse)
- Terry Williams (batterie)


1. Comfort
2. Joy
3. A Fistful Of Ice-cream



             



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