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Anne VANDERLOVE - Partir... (1983)
Par MARCO STIVELL le 7 Mai 2019          Consultée 996 fois

Partir..., dernier album d'Anne VANDERLOVE avant un bon petit paquet d'années ! Elle n'est plus chez Pathé-Marconi, déjà ; une fois encore, le disque est auto-produit. Pochette sobre et neutre, très différente de l'esprit urbain de la précédente, mais tout, la coupe de cheveux courts, l'ambiance, nous fait bien comprendre que nous sommes au milieu des années 80.

En revanche, Anne VANDERLOVE fait appel à la fine équipe qui a désormais moins à voir avec RENAUD que Jean-Jacques GOLDMAN. Roland Romanelli, connu d'abord pour son travail avec BARBARA, doit d'ailleurs se faire particulièrement plaisir lorsqu'il accompagne la chanteuse au piano sur "La petite musique" : VANDERLOVE n'a jamais été aussi proche de 'la Dame en noir' dans le son, la voix.

Romanelli (qui s'occupe des arrangements avec un certain Jannick Top, "forme d'appellation d'origine contrôlée" en musique !) appelle ses meilleurs copains avec qui il joue sur beaucoup de disques de chanteurs pop/variété, que ce soit GOLDMAN, Guy BONNET, THE DICE, et tant d'autres. Ainsi Patrice Tison, Sauveur Mallia et Jean-Paul Batailley fournissent à VANDERLOVE un emballage musical de qualité supérieure, même s'il y a moins d'intervenants qu'en 1981. En outre, le son de Batailley, fortement réverbéré, ne plaira pas à tout le monde, de même que les synthétiseurs polyphoniques de Romanelli.

Ce dernier use un peu de son accordéon aussi, heureusement, et dès les premières minutes avec un "Montréal-Mirabel" très traditionnel dans son approche valse musette. Des claviers s'ajoutent, des arpèges de guitare distinguent les couplets 'libres' rythmiquement des refrains dansés. La romantique Anne VANDERLOVE nous conte un Paris toujours aussi pluvieux et fait un parallèle avec le Québec avec une certaine grâce, comme à son habitude. La voix est intacte, le verbe aussi : Quand l'île d'Orléans se prend pour l'île Saint-Louis, moi, je vois le Saint-Laurent sous les ponts de Paris. Québec, Québec c'est fou, j'ai l'impression de rentrer chez nous !

Savoir qu'il est trop tard ou trop tôt, méli-mélo, une drôle de mélodie, la vie..., autre phrase tirée d’un extrait de choix, qui voit notre belle dame s’essayer au reggae, effet répété sur "Les demoiselles de la Rochelle". Des synthétiseurs roulants et sifflants, emphatiques mais beaux, couplés au piano dans une ambiance très 80’s. Point de saxophone cette fois-ci, mais un solo de steel drums qui s’accorde fort bien au ton ensoleillé des "Demoiselles de la Rochelle", nouveauté fort bienvenue, et puis un Patrice Tison qui s’amuse à faire quelques effets blues bavards, à la hauteur de son talent. Ce disque est une occasion rare de l’entendre en tant que guitariste seul au monde, alors on en profite : idem du solo lyrique de "Partir, mais pour le plaisir", magnifique slow porté par le chant.

En ajoutant un "Vol 407" fort bien écrit également sur le thème de la séparation (VANDERLOVE n’en est pourtant pas à son premier essai en la matière !), ponctué par de très bonnes lignes de basse et des arrangements country, cette première face se révèle être à l’avenant, de bout en bout.
La deuxième contraste de ce point de vue, au moins pour deux ou trois morceaux. Plus de soldats, plus de frontières, plus de torture au nom des guerres chante dame Anne sur "Ce jour-là" en se dédoublant joliment, dans un sursaut de jeunesse qui a connu les années hippies, au parfum bluegrass sympathique.

On a aussi l’occasion de l’entendre seule avec sa guitare, rarement et toujours rejointe ensuite par les instruments de Roland Romanelli et Sauveur Mallia. Légère baisse de régime, toutefois pas bien méchante dans un ensemble hautement inspiré. Et comment ne pas frissonner à l’écoute de cette version merveilleuse de "The Great Silkie", déjà adaptée sur l’album de 76 ? "La complainte du grand phoque gris", c’est ce qu’on aurait voulu entendre alors si VANDERLOVE avait choisi de s’entourer davantage. Les synthés à teneur orchestrale sont géniaux, autant que les guitares de Tison, entre jeu harpe celtique et western selon Ennio MORRICONE. Une merveille, belle conclusion à ce disque plus intime, qui emploie les codes de son époque à bon escient ! Sans parler des musiciens.

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   MARCO STIVELL

 
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- Anne Vanderlove (chant, guitares acoustiques)
- Roland Romanelli (arrangements, piano, claviers, accordéon)
- Patrice Tison (guitares lead et rythmiques)
- Sauveur Mallia (basse, chapman stick)
- Jean-paul Batailley (batterie, percussions)
- Jean-yves Lozac'h (banjo, pedal-steel guitare)
- Jannick Top (arrangements)


1. Montréal-mirabel
2. Les Demoiselles De La Rochelle
3. Méli-mélo, La Vie
4. Vol 407
5. Partir, Mais Pour Le Plaisir
6. It's A Long Way
7. Ce Jour-là
8. Dans Un Autre Monde
9. La Petite Musique
10. La Complainte Du Grand Phoque Gris



             



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