Deux ans après la catastrophe ‘Sleepwalking’ Magnum revient avec un album intitulé ‘Rock Art’. Je vous avoue qu’en me saisissant, à l’époque, de ce disque, je me demandais comment on pouvait prendre le risque de donner ce nom à un album après avoir frôlé les abysses de la nullité dans l’œuvre précédente. Mais bon, il semble que Tony Clarkin et ses copains aient revêtu leur bleu de travail. Le line-up reste inchangé et le guitariste s’occupe de la production. Tout ça pour que…

…le spectre de l’album précédent disparaisse. Les deux premières chansons, We all need to be Loved et Hard Hearted Women sont deux authentiques morceaux de rock’n’roll. Les riffs de guitare sont inspirés tout comme les refrains. Mais surtout c’est le son qui frappe. Magnum a-t-il déjà eu un son aussi lourd et agressif ? A vous de vous faire une idée, pour ma part, je ne crois pas.

Dans Rock Art, Magnum retrouve l’inspiration et parvient à donner à l’album une impression de cohérence combinée à une grande variété. Jugez plutôt, Back to Your Arms Again est une ballade passable, ce qui pour Magnum est un bon niveau. Puis Rock Heavy, qui n’est pas si « Heavy » que ça, redonne du rythme assez efficacement. On arrive alors à The Tall Ships. L’intro fait un peu peur avec ses sons de guitare hawaïenne mais finalement on trouve là une très belle chanson mid-tempo au jeu de batterie martial et avec un refrain envoûtant. On est déjà à la moitié de l’album et on se demande comment tout ça va tourner. Et c’est là que Tell Tale Eyes fait tout exploser autour de vous. Voilà 4 minutes 40 de rock TNT à ne pas désamorcer. Rien d’original mais qu’est-ce que c’est puissant et bien torché.

Après ça évidemment on va devoir se calmer. Love’s A Stranger est entre la ballade et le mid-tempo et c’est plutôt réussi : Beau refrain, solo de clavier, soutient pertinent de la guitare et tout et tout. On tombe alors dans le seul moment désagréable avec Hush-A-Bye Baby. Je trouve cette chanson inutile quoiqu’elle apporte un peu plus à la variété de l’œuvre. C’est, comment dire, un peu jazzy-rock-slow. Bref, passons, et tournons nous vers les trois derniers morceaux.

Just this side of Heaven et I Will Decide Myself sont très sympathiques et passent agréablement dans les méandres du plaisir auditif juste avant la pièce maîtresse de l’album. Ce n’est pas la première fois que Magnum termine son œuvre par un long morceau. Il l’avait déjà fait avec succès sur Wings of Heaven et son fantastique Don’t wake the Lion ou avec moins de réussite sur Goodnight L.A. et la chanson Born to be King. Ici, On Christmas Day, dure 7 minutes 10 et c’est vraiment une réussite. Puissance, refrains, changement de ligne musicale et de mélodies, une chanson à écouter même en dehors de la période de Noël.

Au final, Rock Art est, pour moi bien sûr, une des meilleures créations de Magnum. C’est à se demander comment ils ont pu faire Sleepwalking. Mais les Anglais sont décidément adorateurs des hauts et des bas et vous verrez que Breath of Life, l’album suivant, fait replonger le groupe vers la médiocrité. Mais cela c’est une autre histoire, en attendant, prenez du plaisir avec Rock Art qui, finalement, ne porte pas trop mal son nom.