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MAGNUM - Here Comes The Rain (2024)
Par GEGERS le 6 Février 2024          Consultée 799 fois

Après 50 années passées à régner sur le Royaume de la Folie, voici MAGNUM devenu roi orphelin. Tony Clarkin, compositeur et leader du groupe, a en effet succombé à la maladie le 7 janvier 2024, 5 jours seulement avant la publication attendue d'un 23ème album studio qui devrait selon toute vraisemblance être le chant du cygne de la formation britannique. Il y a une certaine poésie dans ce départ. Tony Clarkin est parti comme on s'évapore, laissant derrière lui plus de 50 années d'une musique subtile et remarquable. Et si la ville de Birmingham restera connue pour avoir enfanté BLACK SABBATH et JUDAS PRIEST plutôt que MAGNUM, chacun ici peut piocher dans la discographie foisonnante du groupe pour y trouver quelques pépites donnant ses lettres de noblesse à un hard rock qui doit beaucoup à la constance et à l'enthousiasme inaltérable de ces talentueux artisans. Naturellement, ce décès prématuré nous fait porter un regard différent sur cette ultime offrande dont le visuel, signé Rodney Matthews (qui marque ici son retour), regorge de références au passé de la formation. Un 23ème album comme un avertissement, signe des pensées plus sombres et des préoccupations de l'artiste sur ses dernières années : "La pluie arrive", image d'un effondrement qui s'en vient, représenté dans le livret de l'album par plusieurs illustrations évoquant la guerre, le chaos.

"Don’t want to play your war games
And see those bullets fly
To end in desolation
Before my very eyes"

Il y a de la vie dans la désolation, et MAGNUM le prouve en proposant ainsi une collection de morceaux somme toute prévisibles, qui s'inscrivent parfaitement dans le moule hard rock grandiloquent dont le groupe a fait sa marque de fabrique depuis si longtemps. La voix de Bob Catley grésille et craque comme un vieux vinyle, mais se fait à la fois forte et fragile, apportant une subtilité supplémentaire à cette musique qui renoue avec une certaine "simplicité", tant au niveau de la construction des morceaux que de leurs arrangements. Here Comes The Rain, résolument introspectif, nécessite ainsi quelques écoutes pour se dévoiler pleinement, la plupart des morceaux, portés par un tempo medium, semblent de prime abord porter une intention similaire. Il y a souvent une accroche (la plupart du temps des claviers aux sonorités atmosphériques) réhaussée par le mariage réussi entre une guitare aventureuse et le chant savoureux de Catley. Entraînant, le premier morceau "Run into the Shadows" sonne comme du MAGNUM "classique", ce qui est à la fois un compliment est un regret. Car on aurait aimé plus. Ainsi, s'il y a beaucoup d'élégance et de dignité dans la mélancolie mesurée du morceaux qui donne son nom à l'album, celui-ci aurait mérité mieux. En effet, alors qu'une montée en intensité plutôt réussi précède le refrain, celui-ci tombe malheureusement à plat, lancinant et moins aventureux qu'on l'aurait souhaité. Il va de soi que si l'on se décide à comparer ce morceau avec, au hasard, le fabuleux "Lost On The Road to Eternity", MAGNUM nous paraît alors un peu fatigué.

Ce serait néanmoins faire un mauvais procès au groupe qui, sans forcer, enchaîne ensuite les réussites. Il y a ainsi la ballade puissante "Some Kind of Treachery", qui prend le temps de déployer ses ambiances dont la grandiloquence évite l'emphase ; le rock'n'roll pur et entraînant de "Blue Tango" dont le piano presque honky-tonk est particulièrement surprenant ; "Seventh Darkness", ambitieux avec ses cuivres et sa guitare acérée, agrémenté d'un solo de saxophone ; et pourquoi pas "I Wanna Live" encore, dont le refrain est sans aucun doute un des plus beaux proposés par MAGNUM depuis l'album On The 13th Day (2012). Complétons le tableau avec "Broken City", ballade dont la tristesse est à peine masquée par des claviers prédominants qui donnent à ce morceau une richesse et une complexité bienvenues.

Définir Here Comes The Rain comme un grand cru de MAGNUM serait mentir. Non, il n'y a pas ici la beauté intemporelle que l'on peut retrouver sur The Visitation (2011), sans aucun doute le meilleur album publié depuis la reformation du groupe au début des années 2000. Néanmoins, porté par une constance infaillible, à laquelle s'ajoute l'émotion causée par la perte de ce grand compositeur qu'est Tony Clarkin, cet 23ème album des Britanniques revêt alors un caractère particulier qui lui donne une saveur inédite, comme renouvelée. Un ultime coup de fouet qui nous donne l'envie de nous replonger en profondeur dans la féconde et belle discographie de ce que l'Angleterre a enfanté de meilleur. So long, Tony.

3,5/5

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   GEGERS

 
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- Bob Catley (chant)
- Dennis Ward (basse)
- Lee Morris (batterie)
- Rick Benton (claviers)
- Tony Clarkin (guitares)


1. Run Into The Shadows
2. Here Comes The Rain
3. Some Kind Of Treachery
4. After The Silence
5. Blue Tango
6. The Day He Lied
7. The Seventh Darkness
8. Broken City
9. I Wanna Live
10. Borderline



             



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