Avec Goodnight L.A., MAGNUM se lançait résolument à la conquête de l’Amérique. Aïe aïe aïe, pourrait-on se dire, ce genre de démarche peut amener à des catastrophes artistiques retentissantes. Et puis le style british inimitable du groupe est tellement attachant que cette entreprise pouvait apporter quelques craintes légitimes. Heureusement, même si ce recueil n’est point parfait, il est très loin de ce qu’on pouvait redouter. Et je dirais même que dans la première moitié de l’album, la qualité atteint des sommets.

Nouvel album de MAGNUM veut dire nouveau producteur. Cette fois c’est Keith Olsen (Fleetwood Mac, Scorpions, Whitesnake...) qui s’y colle. Le son est pas mal, avec une touche électrisante et une guitare bien présente. L’ensemble donne une clarté et un dynamisme intéressant. Tout ça sent bon le rock américain... façon MAGNUM. Tout commence sur le simple qui avait précédé la sortie de l’album : Rockin’ Chair (chaise à bascule) a tout ce qu’il faut pour répondre aux exigences d’un bon petit morceau rock qui pourrait aussi passer à la radio. Je me souviens d’ailleurs du clip vidéo qui passait dans Headbangers Ball, l’émission hard rock d’MTV. Tout était fait à l’américaine, le groupe se produisait dans un hangar avec des chaînes qui pendaient de partout. Malgré ses côtés commerciaux, ce titre est tout à fait écoutable et est même assez entraînant.

Mais ce qui suit est plus intéressant. Mama est un morceau lent qui dégage une très grande puissance. Du rock ‘n’ roll lent où le refrain est beau et la guitare vraiment lourde. Vraiment très très très bon.
Ensuite vient Only a memory, une chanson qui parle d’un jeune qui doit partir à la guerre. Je la trouve tout simplement splendide. Encore un peu plus lente que Mama, cette pièce ne pourrait être qualifiée de ballade. Ici l’utilisation des chœurs est poussé au maximum pour donner un grand refrain un peu épique qui se mêle, à la fin, avec une longue partie instrumentale. Rien que d’en parler ça me donne envie de l’écouter.

Retour au rock pur avec Reckless Man, un chouette morceau vraiment bien torché et qui met le feu. Cette fois ça y est, c’est la ballade, Matter of Survival n’est ni vraiment bonne ni vraiment mauvaise mais en tout cas elle ne gâche pas l’album. On passe la moitié de ce dernier avec un autre bon morceau, What Kind of Love is This, plein d’originalité. Une ambiance mi-synthé mi-guitare avec une utilisation de la voix de Bob Catley qui sonne un peu comme un robot. Difficile à décrire mais en tout cas je trouve que ça déménage.

Et bien jusque là tout se passe bien, et on se demande, avec excitation, ce que nous réserve la suite mais…. En fait…. C’est ça le problème…. Elle nous réserve rien ou quasi rien. Vous pouvez toujours écouter Shoot ou Born to be King mais vraiment s’il le faut. Surtout, fuyez Heartbroke & Busted et Cry For You. Mais comment peut-on écrire des chansons aussi insipides ? Comme d’habitude MAGNUM pratique l’alternance entre bon et mauvais, mais réussit à nous convaincre au final. Heureusement que les bons moments valent vraiment le coup car sinon on ne perdrait pas son temps à écrire tout ça, non ?