En 2005, Magnum avait enregistré un DVD lors d’une tournée spéciale pour fêter les 20 ans de l’album On a Storytellers Night. Lors de cette mini tournée, le groupe reprenait l’intégralité de l’album jubilaire ainsi que des classiques et de nouveaux morceaux issus de Brand New Morning. Et bien voilà ti pas qu’on remet ça pour l’album Wings of Heaven. Mais cette fois, ce n’est pas un DVD qui va supporter l’affaire, mais bien un double CD. Comme ça, ça change non ?

Ces derniers temps, il me semble que c’est très à la mode de célébrer de vieux succès de la sorte. Fish, notamment, fit de même avec Misplaced Childhood. Alors oui, très bien, ça permet d’entendre à nouveau et sous une nouvelle forme un album culte. Certaines chansons n’ont parfois jamais été jouées en concert et ça permet d’en entendre une autre approche. On passe un bon moment, on boit du champagne, joyeux anniversaire et tout et tout, mais bon, est-ce vraiment pertinent ?
Le problème avec cette formule c’est qu’il y a moins de place pour la surprise. On connaît les chansons par cœur ainsi que leur enchaînement. Et puis surtout, ça laisse beaucoup moins de place pour les autres chansons du groupe puisqu’il y a déjà tout un album complet qui est interprété.
Le CD ci-présent se compose de deux parties. Une première comprenant des classiques et quatre chansons du dernier album Alice and the Broken Arrow. Et puis une deuxième avec Wings of Heaven et le classique Sacred Hour pour tirer la révérence.

Première partie : On retiendra surtout les nouveaux titres qui s’intègrent parfaitement aux anciens. J’adore vraiment ces chansons. Par contre, pour les vieux machins, on aurait pu faire plus original. Back Street Kid, All England’s Eyes, How Far Jerusalem, Vigilante et Kingdom of Madness étaient déjà toutes sur le DVD pré-cité. Même si ces pièces sont irréprochables, j’aurais aimé plus d’originalité dans la sélection. Magnum n’a pas pris de risque. Par contre, c’est vrai que ça pète bien : rock’n’roll, refrains accrocheurs et surtout pas de ballade. Le public ne pouvait que bien s’amuser.
Deuxième partie : Quoi vous ne connaissez pas Wings of Heaven ? M’enfin, c’est un indispensable du rock/pop/progressif des années 80. Pour le rock, vous avez One Step Sway qui vous emmène à des années lumières, Different Worlds et surtout Pray For the Day avec un des plus grands refrain de Magnum : Remember at the border when the blood ran like water ! Qu’est-ce que j’ai pu la chanter sous la douche, celle-là. Et puis, pour le pop, on a Start Talking Love et Must Have been Love (la seule ballade du live. Ouf !). Et enfin, le progressif avec le puissant Wild Swan et surtout le grandiose, magnifique, génial, sidérant, Don’t Wake the Lion et ses onze minutes de plaisir intense. Tout ça en version concert donc et pour finir un vieux Sacred Hour de derrière les fagots, intemporel. Pas mal non ?

C’est vrai, mais il y a quand même des hics. D’abord, entre la plupart des chansons, il y a des blancs, ce qui, pour un live, est vraiment désagréable. Moi, j’aime bien que tout soit mixé de façon à s’enchaîner, comme si on assistait au concert.
Et puis est-ce que je ferais écouter ce live pour faire découvrir Magnum ? Franchement, on pourrait. Mais je trouve que le double cd des années 90, The Last Dance était meilleur. A la fois dans la restitution du son, mais aussi et surtout dans la variété des chansons qu’on pouvait entendre.
Enfin je n’oublierai jamais ma vieille cassette VHS de la tournée Wings of Heaven filmée à l’Hammersmith Odeon. Presque toutes les chansons de l’album étaient jouées et en plus, il y avait plein d’autres super trucs. Ils devraient la rééditer en DVD.
Bref, c’est pas mal du tout, mais c’est pas le meilleur. Fans de Magnum n’hésitez pas, curieux vous ne vous ferez pas arnaquer, mais il y peut-être mieux dans le répertoire.