Seulement 5 ans après le denier album live et à la suite de deux albums studios supplémentaires (Sleepwalking et Rock Art), Magnum nous propose un nouvel enregistrement en concert. Mais il faut dire que les Britanniques fêtent leurs 20 ans d’existence (1976-1996). Il fallait quand même marquer le coup pour cette occasion. Et puis ce double CD propose un concert dans son intégralité sur la tournée Rock Art. Voyons donc ce que cela donne.
Quelles chansons peut-on entendre? 17 morceaux et un solo de batterie sont au programme. Pour célébrer leur carrière, il fallait donc que les différentes époques de Magnum soient bien représentées. Le résultat est assez satisfaisant puisqu’on dénombrera 4 chansons vieille école (1976-1982), 9 chansons années 80 (1985-1989) et 4 chansons de l’album en tournée.

La vieille école est mise à l’honneur puisqu’elle ouvre la bal avec un surprenant ‘Changes’ de l’album « Magnum II » enchaîné avec un ‘Back to Earth’ qui pète le feu. Mais elle ferme également les festivités avec un ’One Sacred Hour’ monumental. Sûrement un des moments les plus jouissifs de ce qu’on peut écouter de Magnum. Quant au milieu de tout cela, on vous place un ‘Kingdom of Madness’ du style TNT avec une intro à la limite du speed métal, on pourra noter que l’apport du ‘live’ est vraiment pertinent et qu’on ne s’est pas moqué du consommateur.
Le plat de résistance, les années 80 donc, est copieux. Tout d’abord, vous trouverez plusieurs chansons de l’album « On a Storytellers Night » dont un version de ‘How far Jerusalem’ de presque 11 minutes ! La bonne idée de jouer ‘Two Hearts’ quoique cette version me semble ratée. Le son du synthé est trop dérangeant. Par contre ‘On a Storytellers Night’ n’est pas présent. Dommage! On trouvera aussi un superbe ‘Wild Swan’ de « Wings of Heaven » et le trop commercial ‘Start Talking Love’. Enfin, ‘Vigilante’ de l’album du même nom et ‘Rockin’ Chair’ de « Goodnight L.A. » complètent la pièce en participant à l’incroyable énergie qui ressort du concert.
Pour l’album Rock Art, dont le groupe défend les couleurs lors de cette tournée, on pourra écouter le sympathique ‘Love is a Stranger’ ou l’original ‘The Tall Ships’. ‘Rock Heavy’ n’est pas une réussite. Sa version album est meilleure. Par contre ‘Tell Tale Eyes’ est totalement explosif, encore plus que sa version studio. Je regrette cependant l’absence de ‘We all need to be loved’, ‘Hard Hearted Women’ et ‘On Christmas Day’.
Au milieu de tout cela le solo de batterie passe très bien, même si je ne suis pas trop partisan de ce genre d’exercice sur les CD live.

Le son est très live. Beaucoup plus que sur « The spirit ». En achetant « The Last Dance » vous vous procurez une véritable alternative aux versions studios. Globalement c’est très réussi. On se sent plongé dans la foule et on déguste la pleine puissance du groupe.
Je terminerai par dire que ce recueil est une bonne initiation à Magnum. Je le conseillerais sans hésiter à ceux qui veulent faire un rapide tour d’horizon du groupe.
Enfin il marque un tournant dans l’histoire de Magnum, car par la suite le ‘line up’ va changer et il faudra attendre 2002 pour l’album suivant. Le groupe a même mis officiellement un terme à sa carrière. Dans le livret, la composition du groupe est précédé de la mention "Magnum was...". En fait il est seulement entré en hibernation et, comme vous le verrez dans la chronique suivante sur l’album « Breathe of Life », le réveil fut difficile.