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MAGNUM - The Monster Roars (2022)
Par GEGERS le 6 Février 2022          Consultée 1190 fois

Je ne vais pas vous dresser un inventaire à la manière d’Amélie Poulain, mais la vie regorge de plaisirs simples : le silence du matin, la lumière d’un soir d’hiver, le vent sur la peau, et puis cette délectable alchimie qui voit s’entremêler depuis 50 ans maintenant la virevoltante sorcellerie du guitariste Tony Clarkin et le chant intense, riche en émotions, de Bob Catley. Une union sacrée, génératrice de bonheurs francs et constants, malgré les nombreux changements de personnel dans l’entourage des deux musiciens qui constituent bien le corps et l’âme de MAGNUM. La sortie d’un 22ème album vient, naturellement, accompagner l’entrée dans cette 22ème année du siècle nouveau. Comme un signe que quelques repères constituent, fort heureusement, à nous servir de vigie dans un monde incertain. Deuxième album enregistré en compagnie du bassiste Dennis Ward, The Monster Roars témoigne d’une stabilité retrouvée, et propose le même line-up que son sympathique prédécesseur The Serpent Rings.

The Monster Roars, c’est avant tout cette pochette qui tranche avec le style habituel des visuels du groupe, majoritairement signés Rodney Matthews. C’est cette fois Rob Barrow, frère du bassiste démissionnaire Al, qui se charge de produire cette couverture surprenante, dépeignant ce personnage cornu et chevelu, au regard menaçant autant qu’intriguant. Un « monstre » qui semble être surtout et avant tout une personnification des menaces qui pèsent sur l’humanité, décrite dans les paroles de ce morceau d’ouverture comme une bande d’enfants qui observent, tétanisés et incapables d’agir, le monstre faire son numéro, « silencieux comme un renard, il apporte le tonnerre dans ta chambre ». Musicalement ici, le groupe ne se fait pas particulièrement innovant ni agressif, moins audacieux sans doute que sur les morceaux passés ayant donné leur nom à un album du groupe (récemment, les superbes « The Visitation » ou « Lost on the Road to Eternity »). Néanmoins, Tony Clarkin a une oreille pour le beau, et n’a besoin de personne pour lui expliquer comment construire un morceau efficace : le piano, porteur d’une une douceur amère, vient introduire comme on construit une intrigue ce morceau sur lequel, rapidement, Bob Catley impose son charisme naturel pour exhausser le mordant des guitares, rugueuses mais dénuées de toute obscurité.

Morceau le plus court de l’album (avec le direct et efficace « I Won’t Let You Down »), « The Monster Roars » n’est ainsi par le plus représentatif du contenu de cette nouvelle réalisation des britanniques. L’album se fait en effet plus alambiqué que cette vitrine pourrait nous le laisser croire. Arrive « All You Believe In », et l’auditeur potentiellement sceptique est ici totalement envahi par ce sentiment de bonheur intense qui accompagne l’écoute de nombreux morceaux de MAGNUM. Tout ici est à sa place. Il y a cette ligne de piano introductive, mélancolique, qui annonce le meilleur. Mid-tempo puissant, ce morceau transpire la beauté, porté par un refrain imparable et proposant, dans sa deuxième moitié, un break intense. Bob Catley, naturellement, participe à l’enrichissement de ce morceau qui s’impose sans doute comme le meilleur moment de l’album.

D’autres trouvent naturellement grâce à nos oreilles. « That Freedom Word » est l’un d’entre eux. Avec son refrain pêchu, le morceau se fait porteur d’une puissance décuplée par le mariage entre les guitares rugueuses et la voix de ce bon Bob. De même, « The Present Not The Past », qui évoque la période Brand New Morning, se fait savoureux. En contrepartie, « No Steppin’ Stones » et son introduction façon brass-band avec des cuivres mis très en avant, peine à marquer les esprits, de même que « Your Blood is Violence », qui malgré quelques bonnes idées s’étale inutilement.

La fin de l’album se fait très conventionnelle, sans réel coup d’éclat, et ne permet pas à l’album de se classer parmi les grands crus de ces dernières années. On apprécie le rock direct de « The Day After The Night Before », impeccable de bout en bout, mais il manque ici un soupçon d’audace pour faire de « Come Holy Men » ou « Can’t Buy Yourself a Heaven » autre chose que des morceaux « sympathiques », sans plus. Tant et si bien que l’album, aussi bon soit-il, peine à nous insuffler autre chose que de l’admiration béate face au talent combiné des deux dépositaires de l’identité MAGNUM. On retient de The Monster Roars quelques pépites, et ma foi, il y a déjà là de quoi se satisfaire !

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   GEGERS

 
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- Bob Catley (chant)
- Dennis Ward (basse)
- Lee Morris (batterie)
- Rick Benton (claviers)
- Tony Clarkin (guitares)


1. The Monster Roars
2. Remember
3. All You Believe In
4. I Won’t Let You Down
5. The Present Not The Past
6. No Steppin’ Stones
7. That Freedom Word
8. Your Blood Is Violence
9. Walk The Silent Hours
10. The Day After The Night Before
11. Come Holy Men
12. Can’t Buy Yourself Heaven



             



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