Ca sent le sapin ! Marlon et Michael ont quitté le bateau de la fratrie JACKSON, et après avoir été un JACKSON 6, vla-t-y pas que nous voici réduit à 4 ! Pas de mauvais esprit là-dessous puisque tout le monde est convié à la fête, c'est mieux pour les billets verts. Mais pour cette fois, Jermaine, Jackie, Tito et Randy sont seuls aux commandes – il manque toutefois La Toya, comprends pas, elle aime les billets verts pourtant ! Figurez-vous que le maire de Gary Indiana n'a pas renommé la rue en l'honneur de la famille, meuh non, c'est la rue Andrew Jackson – du nom du président mais oui - … Comme s'il n'y avait pas assez de Jackson dans le coin... sérieux ! Mais on peut soupçonner Papa Joe d'avoir trouvé judicieux que le nom de la rue porte celui de sa famille lors de l'achat de la maison ! Bref, nous voici face à l'ultime livraison en groupe des JACKSONS !

Le premier single à sortir, "Nothin'", surfe sur les rythmes établis par Michael depuis Thriller. Ce n'est pas mauvais, mais on reste poliment statique devant cette compo. Mais à l'imaginer chanter par Michael, il est possible que la mayonnaise aurait pris. Définitivement, Jermaine, aussi doué soit-il, ne sera jamais Michael. Le fait de gloire de cette livraison doit donc être "2300 Jackson Street", une sucrerie écrite pour les besoins de la cause et à laquelle participent tous les membres de la famille, frères et sœurs – Rebbie et Janet sont de la partie -, les grands-parents et petits enfants sont d'ailleurs dans la vidéo, tous aux choeurs. Musicalement, c'est une purge à oublier sitôt écoutée. Rabattons-nous plutôt sur la vidéo, amusante à voir, il faut les compter sur les images de regroupement !

Même en cette fin des eighties, l'électro-funk reste au goût du jour et cela nous donne le dernier single "Art Of Madness", avec batterie en carton et basse vrombissante. Les ingrédients sont là, l'ensemble ayant plutôt belle gueule, Jermaine s'en sortant fort bien avec ce titre qu'il a composé. Les choeurs sont efficaces, le morceau à retenir de cet ultime album. Le Funk R'n'B aux percussions sympas "Harley" s'écoute pas trop mal. Le slow mid-tempo "If You'd Only Believe" est assez réussi, nonobstant ses aspects quasi variété. Jermaine y livre une belle performance vocale ; l'ambiance générale rappelle les élans de Lionel RICHIE au début des eighties.

On continue dans le trip funky pop à la Lionel RICHIE sur "Allright With Me" ou "Play It Up". C'est finalement le style pratiqué par Jermaine, bof, pas transcendant, même si on sent que la bassiste est animée des meilleures intentions. On note certes le refrain appuyé de "Maria" mais "Private Affair" est un R'n'B sans consistance. Nous avons des essais d'orchestrations sur "Midnight Rendez-vous", mais le résultat final n'a rien de bien mémorable. Enfin, Randy est seul au chant sur "She", mais cela ne rend pas le titre indispensable pour autant.

C'était donc la conclusion artistique de la carrière des JACKSONS 5/The JACKSONS. Un testament en forme de ratage. Mais comment en aurait-il pu en être autrement vu les carrières de Michael et de Janet, qui alignent les numéros un au sommet des billboards ? La survie est difficile pour les autres, surtout dans une famille où l'ego se mesure aux ventes d'albums. Jermaine va donc relancer sa carrière solo, les autres vont « survivre » de leurs royalties et sortir quelques albums ignorées de la critique et des fans. Ce dernier album se vend à hauteur de 500 000 exemplaires, le vilain petit canard de leur discographie.