Nous vivons dans un monde parfait, empreint du sceau de la jacksonmania, car une bonne partie des membres de la famille bougent et ont soit déjà lancé leur carrière, soit s'apprêtent à le faire. Jermaine, seul de son coté, a déjà rejoint Michael au firmament des grandes stars de Funky/R'n'B avec son dernier opus Let's get Serious, la sister La Toya vient de sortir le sien et truste les shows télévisés à défaut des premières places des billboards, Rebbie et Janet se préparent à sortir leur premier né. Bref, Joe et Katherine peuvent être fiers de leurs rejetons. Destiny a fait un flambard et les frangins sont aux commandes de leur avenir, c'est sans doute pour cela qu'ils prénomment modestement leur premier album des eighties "Triumph".

C'est le petit funk répétitif "Lovely One" qui est chargé de mener la charge. Les tics vocaux de Michael sont déjà bien e place, impossible de le confondre avec quiconque. On monte à la 12eme place du hot 100 et la première du dance niveau billboard, c'est donc un franc succès. Je le trouve quand à moi un peu monotone. Il est suivi par "Heartbreak Hotel", judicieusement rebaptisé "This Place Hotel" pour ne pas faire de vague avec le hit du king. Cette compo de Michael annonce les futurs immenses succès du king de la pop, originale et merveilleusement rythmée, elle fait la part belle au groove si spécifique de ses compos. Les résultats en vente sont comparables.

Le titre à la postérité la plus tenace issu de cet Album n'est donc pas celui qui aura eut le plus de succès dans les charts. Tout dans "Can You Feel It" est pourtant de la bombe ! Voyez donc cette vidéo mettant en scène notre fratrie en pleine extase de créativité divine, l'intro, l'ambiance, Michael est déjà au faîte de ses capacités créatrices et ça se voit. Il faut signaler que Jackie co-compose la chanson et que Randy y partage le chant avec Michael. Alors bien sur, ce titre pop est probablement moins dansant, moins fendard que les autres singles, mais que voilà une vraie composition classique, l'histoire ne s'y trompe pas et s'en souvient ! La vidéo de 10 minutes annonce clairement celle de thriller à venir, une vraie célébration ! Même ambiance sur "Walk Right Now", ce mélange de pop et de funk très efficace est une vraie potion magique. Peu de succès au pays de l'oncle Sam cela dit, Londres en fera un hit.

Le reste de l'album est orienté disco funk. "Your Ways" lorgne vers un disco très dans l'air du temps, alors qu'on croirait que Quincy Jones est déjà derrière la console, voyez donc les arrangements sur "Everybody". Le méritant Marlon chante "Give It Up" de sa voix de fausset, pas désagréable mais pas non plus le moment le plus intense de cette livraison. Puis Jackie chante plutôt bien sa compo "Wondering Who" dans une veine à nouveau disco. Il nous reste à évoquer le slow du coin : on va juste dire qu'il n'est pas nécessaire, il s'intitule "Time Waits For No One" et décidément, on se dit que Michael ne parvient pas à livrer un album sans slow. C'est sans doute dommage car là ne réside pas son talent.

Triumph est dans la droite lignée de Destiny, Qualitativement, les singles sont au top et annoncent l'arrivée prochaine de Thriller. Michael y est au four et au moulin, alors qu'il n'a que 21 ans ! Sa dynamique est telle qu'elle impacte forcément toute la fratrie, qui fait dès lors de son mieux pour hisser le niveau général encore plus haut. Plusieurs classiques et un album qui s'écoute sans réel temps mort avec beaucoup de plaisir. Les JACKSONS sont bien au sommet du monde artistique, d'ailleurs voyez donc, l'album atteint la 10eme place du billboard, après que Jermaine ait hissé le sien à la 6eme et Michael à la 3eme pour Off The Wall ! Et deux millions d'unités s'écoulent tout de même de par le monde ! C'est un quatre massif.