Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Roland Romanelli

BARBARA - Chante Jacques Brel (1961)
Par MARCO STIVELL le 27 Juin 2021          Consultée 628 fois

Cela fait une bonne dizaine d'années que BARBARA a rencontré Jacques BREL est s'est lié avec lui d'une amitié au-delà du dicible. Les deux s'adorent, s'admirent, à Bruxelles, à Paris, il dit (avant d'être devenu star et après) le plus grand bien d'elle et elle, au tout début de sa carrière discographique, tient à le remercier musicalement. Pas trop vite quand même, il n'y a pas besoin que ce soit aussi flagrant, alors elle se tourne d'abord vers le répertoire de Georges le moustachu.

L'année suivante, en 1961, son deuxième et dernier 33 tours (25 cm) pour le label Odéon est dédié à Jacques BREL, et entre temps, elle publie aussi un faux-live où elle interprète certaines chansons de ces deux disques en plus de celles d'autres artistes, soi-disant au cabaret de l'Écluse (où ont été prises les photos des pochettes de tous ces albums, ainsi que les applaudissements du "concert"), alors que la prestation a été enregistrée en studio.

L'album-exercice dédié à l'ami Jacques n'est pas beaucoup plus brillant que celui à BRASSENS, mais au moins, on sent là encore l'envie qu'a BARBARA de s'écarter des classiques, à l'exception d'une fois. La sélection est plus simple : trois chansons extraites du premier 33 tours de BREL (1954), trois du troisième déjà plus méconnu (1958, aucun classique sur celui-là) et trois du quatrième (1959, celui de "Ne me quitte pas" et "La valse à mille temps").

La grande interprète fait valoir sa fougue et sa manière un peu pincée dans le verbiage des "Flamandes", de façon plutôt exemplaire alors que le titre, fait de croches répétitives au piano, se révèle lui-même un choix convaincant. À l'inverse, seul le bel emploi qu'elle fait du falsetto sur "Voici" est à retenir, malgré le retour de l'accordéon (ce sont les mêmes musiciens que pour l'hommage à BRASSENS). Certaines chansons courtes ne font pas date, mais on peut se souvenir du caractère passionné infernal distillé à travers ces "Litanies pour un retour" d'une minute à peine, et que BARBARA maîtrise fort bien.

Évidemment, le titre le plus risqué demeure "Ne me quitte pas". Deux écoles de public existent : celui pour qui la chanteuse a "parfaitement compris la chanson" tout en disant que BREL fait trop dans le pathos, et celui qui, au contraire, apprécie peu son détachement à elle et sa tendance à débiter de façon rapide, avec moins de notes sur le refrain et en donnant au tour la forme d'une simple ritournelle valsée. Il y a en effet de quoi être désarçonné, mais une chose est sûre : BARBARA sait où elle va !

L'amour acharné malgré l'hiver et les banalités de la vie, c'est le sujet de "Je ne sais pas", ballade grisante du troisième album de BREL avec bel arrangement de guitare jazzy et, sur le dernier couplet, une BARBARA laissée seule avec son piano, plus proche de nous. Et "Seul", justement, puisque la solitude du marginal, l'idée que l'"on se retrouve seul" en toute circonstance, est une autre obsession du grand Belge. Son amie si chère fait preuve du grande délicatesse à sa hauteur à lui, et d'une plus grande finesse musicale en employant, pour cette marche boléro des effets d'orchestre avec un nombre réduit d'instruments.

BARBARA sait se réapproprier le registre populaire, même troubadour, comme en témoigne "Le fou du roi" (chanson courte sur un pauvre sire puni par son roi alors qu'il lui annonce la tromperie de sa reine), où elle use de sa rupture de chant fataliste et abrupte à la fin. La chanson, empreinte de folklore est jolie, mais dans le style, on peut encore favoriser le très beau "Sur la place", avec claps, tambourin et guitare en accords de trouvère. Par la métaphore d'une fille qui danse et chante l'amour, apporte une certaine lumière dans la ville mais que les habitants ne veulent pas voir, BARBARA se met au niveau de BREL pour médire des gens normaux avec la formule "Nous n'aimons point les réveils de nos coeurs déjà vieux".

L'amitié et une paire de moments forts offrent des qualités à ce disque sans le rendre inoubliable, à son tour.

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


Vanessa PARADIS
Divinidylle (2007)
Début de la vraie période avec Matthieu.




Nicolas PEYRAC
Vice Versa (2006)
Toujours beau et bon


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Barbara (chant, piano)


1. Les Flamandes
2. Je Ne Sais Pas
3. Voici
4. Seul
5. Sur La Place
6. Ne Me Quitte Pas
7. Il Nous Faut Regarder
8. Le Fou Du Roi
9. Litanies Pour Un Retour



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod