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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Membre : Roland Romanelli

BARBARA - Chante Brassens (1960)
Par MARCO STIVELL le 25 Juin 2021          Consultée 863 fois

Monique Serf, dite BARBARA, chanteuse et pianiste moitié ukrainienne moitié alsacienne, a déjà trente ans lorsque paraît son premier album en 1960, dédié à Georges BRASSENS. Sa vie mouvementée jusqu'alors l'a vue, malgré sa naissance à Paris, déménager dans toute la France pendant son enfance et connaître l'inceste, à cause de son père et dès l'âge de 10 ans, puis tenter de vivre de sa musique dès la fin de l'adolescence, très laborieusement pendant une dizaine d'années où elle n'est que peu reconnue voire appréciée. Elle a son caractère, sa manière d'être, observée souvent comme froide, hautaine, et cela va toujours la poursuivre.

Au début des années 50, vivant en Belgique et passant dans les cabarets bruxellois, elle rencontre Jacques BREL, débutant comme elle, et avec qui elle se lie d'amour-amitié pour la vie. Ils sont très admiratifs et solidaires l'un de l'autre, la carrière de BREL ne décolle qu'en 1956, bien avant celle de BARBARA. Celle-ci, revenue à Paris et, après un mariage qui dure deux ans, subit un deuxième choc en 1959 venant de son père avec qui le contact était rompu et qui meurt dans le dénuement le plus total, à Nantes. Elle continue les récitals et, signée d'abord par Pathé-Marconi puis par Odéon, elle publie sur ce deuxième label deux 33 tours 25 cm hommages l'un à BRASSENS, l'autre à BREL.

Sur le premier, on remarque l'envie de BARBARA d'éviter les grands classiques et proposer des chansons moins connues. Elle a pris deux morceaux du deuxième album du Sétois moustachu ainsi que de son dernier, à l'époque (Les Funérailles d'Antan), piochant aussi dans Je Me Suis Fait Tout Petit, Le Pornographe et Oncle Archibald, sans doute particulièrement sensible à la teneur cabaret de ce dernier. S'il est vrai que ce dernier titre garde une sève musicale à la BRASSENS pour de la gouaille, avec un rythme rapide et sautillant, BARBARA s'approprie totalement "La marche nuptiale" qu'elle tourne en ballade feutrée, à grand renfort d'accords délicats au piano.

Roulant les "r" comme le fait Georges, comme le fait Jacques, elle met une intensité dramatique dans sa voix au fil d'une chanson dédiée au mariage, tendre et cynique à la fois. Son identité de chanteuse est là, bien installée. Une guitare en arpèges s'ajoute, une contrebasse, même un accordéon (parmi les musiciens de l'album, on rencontre monsieur Marcel AZZOLA), mais c'est BARBARA qui capte toute l'attention, alors que tout vient de commencer, pour l'auditeur qui n'a pu la voir sur scène à l'époque.

Sur le même ton en plus calme, on rencontre "Il n'y a pas d'amour heureux", tout à fait grisant malgré l'intervention de mandolines en fond, ainsi que "La légende de la nonne", texte que BRASSENS a emprunté à Victor HUGO, dans un style osé, à plus forte raison par une chanteuse-bardesse. Sur "Pauvre Martin", malgré un balancement ternaire bien restitué, révèle aussi une interprétation plus lisse et monotone. Au contraire, le ton gouaille de "La femme d'Hector", morceau le plus connu du lot, voit BARBARA s'amuser, manger les notes et même les mots, les noms à un moment où elle doit jacasser. Esprit populaire certes, mais difficile d'adhérer totalement.

Meilleures sont "Pénélope", chanson sur l'adultère elle aussi parfois approximative et désinvolte d'un point de vue chant, mais avec de beaux méandres vocaux, ainsi que "Le père Noël et la petite fille", habitée de jolis solos jazzy à la guitare par Elek Bacsik pendant les couplets. Le malaise s'installe déjà avec le recul en pensant que BARBARA, au vu de son passé, parle d'un homme plus âgé qui la saisit aux hanches, surtout qu'elle doit bien insister sur la phrase... Comme un indice pour que l'auditeur sache ce qui hante sa vie.

Il n'y a toutefois pas grand-chose à retenir de ce premier disque qui tient plus de l'exercice sympathique qu'autre chose, la piètre qualité d'enregistrement n'aidant pas. Pour le positif, il vaut mieux le voir en présentation d'une artiste immense.

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   MARCO STIVELL

 
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- Barbara (chant, piano)
- Pascal Groffe (contrebasse)
- René Duprat, Elek Bacsik (guitares)
- Marcel Azzola, Freddy Balta (accordéon)


1. La Marche Nuptiale
2. Le Père Noël Et La Petite Fille
3. Pauvre Martin
4. La Légende De La Nonne.
5. Oncle Archibald
6. Pénélope
7. Il N'y A Pas D'amour Heureux
8. La Femme D'hector



             



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