Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Suede
- Style + Membre : The Smiths

MORRISSEY - Maladjusted (1997)
Par NESTOR le 27 Avril 2022          Consultée 763 fois

Après une doublette magique (Vauxhal And I et Southpaw Grammar) qui a vu MORRISSEY au sommet de son art, celui-ci ne parvient malheureusement pas à réaliser la passe de trois. En effet, pour très correct qu’il soit, Maladjusted ne parvient pas à convaincre dans sa totalité. Ce sixième album studio est en effet d’un niveau irrégulier. On y trouve des morceaux inspirés et probants, à l’image des balades "Trouble Loves Me" et "Wide to Receive" qui, bien qu’assez conventionnelles, sont de très bon niveau. Ou bien des titres plus Rock tels "Maladjusted" et "Alma Matters" qui nous montrent un chanteur en grande forme, bien que très conforme à ce que l’on peut attendre de lui.

Malheureusement, l’album comporte également des titres plus dispensables, voire maladroits. Ainsi, l’écoute du pompeux et boursouflé "Ambitious Outsiders" se révèle une véritable tannée. Dans une bien moindre mesure, le tout juste correct "Papa Jack" n’apporte pas grand-chose à la carrière de MORRISSEY : c’est bien trop convenu et dépourvu de magie. De plus, le final est bien trop brouillon et décousu pour que le morceau n’en pâtisse pas. Il en va de même du juste moyen "Ammunition".

Que penser de "Sorrow Will Come in The End" qui a tout de l’exercice de style pataud. MORRISSEY y déclame un texte sur fond de musique solennelle et torturée, ponctuée de bruitage. Il s’agit a priori d’un règlement de compte à l’encontre de Mike Joyce, le batteur de The SMITHS qui avait intenté un procès à ses deux ex-collègues, Johnny MARR et MORRISSEY, en vue de demander une répartition plus équitable des revenus du groupe. Démarche qui avait abouti à ce que ses deux anciens amis lui versent la coquette somme de 1 million de pound. Grand seigneur, MORRISSEY y fait preuve d’une classe folle : "Je loue le jour qui t'apportera de la douleur, […] Ne ferme jamais les yeux, […] Un homme qui tranche la gorge, […] Et je vais t’avoir". Joyce aurait réagi avec plus d’humour à cette bouillie indigeste en déclarant à propos de cette chanson : "Je l’ai juste trouvé drôle. Si Lemmy (feu chanteur de MOTORHEAD) l’avait écrit, je serais peut-être inquiet".

La succession de bons titres et de morceaux plus étranges, la cohabitation de styles et d’ambiances très divers, sont assez déstabilisantes. Il en résulte un album décousu, manquant de cohérence, et au sein duquel les montées de plaisir sont aussitôt interrompues par des morceaux bonnet de nuit. C’est un peu comme si MORRISSEY nous faisait la danse du ventre, et, dès que l’ambiance devenait un tantinet torride, il nous jetait un seau d’eau froide pour annihiler en nous toute idée de plaisir durable. De fait, on ressort de l’écoute de Maladjusted désorienté, déçu et amer.

Le désastre est tel que la maison de disque a cherché à lui donner une seconde vie en ressortant une nouvelle version de Maladjusted en 2009. L’ordre des titres a été changé, ceux-ci ont bénéficié d’une opération de remastering, deux d’entre eux ("Roy's Keen" et "Papa Jack") ont disparu, remplacés par des faces B de single. Il s’agit de "Lost" et "Longer Parallel" (faces B de "Roy's Keen"), "Heir Apparent" et "I Can Have Both" (faces B de "Alma Matters"), "This Is Not Your Country" et " Now I Am a Was" (faces B de "Satan Rejected My Soul"). Curieusement, ceux-ci s’intègrent relativement bien au sein de l’album et lui apportent un nouvel équilibre. "The Edges are No Longer Parallel" et "I Can Have Both" s’avèrent même faire très bonne figure dans cette nouvelle mouture.

Mais cela ne suffit pas à faire de Maladjusted autre chose qu'un bien piètre album, une faute de parcours assez surprenante d'un artiste qui semblait avoir pourtant défini son style et trouvé sa formule magique. Après avoir tutoyé les sommets avec le direct et habité Southpaw Grammar, MORISSEY vouvoie les bas-fonds avec Maladjusted, boursouflé d’orgueil et de maladresse.

1.5/5

A lire aussi en ROCK par NESTOR :


ROVER
Eiskeller (2021)
Promenades romantiques dans des paysages vaporeux




FOGHAT
Under The Influence (2016)
Retour sous le signe du rock, du blues, du boogie


Marquez et partagez





 
   NESTOR

 
  N/A



- Morrissey (chant)
- Alain Whyte (guitare, claviers, chœurs)
- Boz Boorer (clarinette, guitare)
- Jonny Bridgwood (basse)
- Spencer Cobrin (batterie)


1. Maladjusted
2. Alma Matters
3. Ambitious Outsiders
4. Trouble Loves Me
5. Papa Jack
6. Ammunition
7. Wide To Receive
8. Roy's Keen
9. He Cried
10. Sorrow Will Come In The End
11. Satan Rejected My Soul



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod