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MORRISSEY - Years Of Refusal (2009)
Par RICHARD le 9 Novembre 2022          Consultée 680 fois

S'il y a bien un artiste dans le petit monde de la pop internationale pour qui le mot consensus n'est pas fait, c'est naturellement MORRISSEY. Et pourtant, il arrive quand même parfois que l'Anglais taquin prenne le contre-pied de cette évidence avec délectation.
C'est la laideur de la pochette de Years of Refusal qui a mis en son temps tout le monde d'accord. Mais cette question de bon ou mauvais goût est-elle un postulat valable pour débuter ces quelques lignes ? Oui, sans doute, si cette musculature californienne et cette chemise par trop serrée sont synonymes d'un album distillant un gros son épais qui tache. Ce n'est pourtant pas la première fois que le Moz est maousse costo. Que l'on se souvienne simplement du frontal et gagnant Your Arsenal mais aussi du plus lourdaud et parfois perdant You Are The Quarry. La tension est à son comble. Pour quelle option MORRISSEY va-t-il de nouveau opter ?

En 2009, une chose est bien certaine. Le Californien d'adoption semble avoir abandonné définitivement sa vieille Angleterre et tous les souvenirs qui y sont liés, icônes et scandales ayant nourri son œuvre attachante, pour le meilleur et pour le pire. Dès l'entame de la galette, avec "Something Is Squeezing My Skull", il est objectivement difficile de reconnaître les raisons pour lesquelles MORRISSEY nous est si cher. Le son est énorme (la pochette confirmerait donc nos craintes), les guitares punk à roulettes grossières et le chant putassier pour ne pas dire pénible sur la fin. Est-ce parce que Jerry Finn a produit de nouveau l'album (aux manettes déjà sur le mitigé You Are The Quarry) que ce titre est à mettre dans les horreurs du type BLINK-182 ou SUM 41 ? Rebelote avec l'épais et indigeste "All You Need Is Me". Seuls comme souvent, les mots de l'Anglais, savoureux et ironiques, sauvent l'affaire, mais c'est pour l'instant très maigre dans ce marasme pataud asphyxiée par une basse tout en laideur.

Personne n'est naturellement à la place de l'artiste et tout renouvellement est souvent souhaitable, mais là, que dire ? Une direction comme celle-ci confine à l'impasse et la multiplication d'invités souvent inutiles essaye ainsi vainement de colmater les brèches du manque d'inspiration que les fidèles compositeurs Alain Whyte et Boz Boorer n'ont pu cette fois-ci combler. Sinon, pourquoi retrouve t-on ainsi l'Américaine Kristeen Young sur "That's How People Grow Up" qui, au-delà de sa structure classiquement morrissienne, surprend par ses vocalises rappelant le pire de KIMERA, obscure chanteuse sud-coréenne des 80's. MORRISSEY étonne ici mais assurément pas dans le bon sens. La chute semble être sans fin. Une nouvelle preuve malheureusement ?

Dans ce vain name dropping, je demande donc à la guitare Jeff BECK pour de nouveau un titre insipide et bouche-trou. "Black Cloud" n'est ni rock, ni pop. C'est interminable, fade, alors que le morceau ne dépasse pas les trois minutes. Un simple requin de studio aurait juste fait l'affaire. Mais où est MORRISSEY ? Virez-nous cet hologramme ! Avec le réussi et classique "I'm Throwing My Arms Around Paris", l'Anglais redresse pourtant momentanément la barre pop et sa voix de crooner touche de nouveau. Il revêt son éternel costume de Caliméro puisque personne ne veut une nouvelle fois son amour. Est-ce que l'ancien leader des SMITHS va dès lors jouer avec l'auditeur au chat et à la souris ?

C'est bien l'impression globale que donne Years of Refusal. MORRISSEY ne fait jamais les choses à moitié et, lorsque ça passe, il est naturellement et de loin au-dessus de la mêlée. Le très beau "When Last I Spoke To Carol" expose ainsi dans une ambiance mariachi inattendue un autoportrait des plus poignants. La communauté latino qui lui voue un culte a assurément dû apprécier. L'Anglais est encore capable de faire dresser les poils, à l'image du ample et ambitieux "It's Not Your Birthday Anymore" où sa voix génère mille et une émotions. Mais la joie est souvent de courte durée. Le chaud et froid sont les fils conducteurs de cet album inégal. Lorsqu'à l'instar du faiblard "You Were Good In Your Time", il se la rejoue crooner des bacs à sable avec musique d'ambiance pour hôtel de la Costa Brava, il irrite, même si des extraits de Pépé le Moko placés par le francophile anglais en toute fin intrigue foncièrement.

Years of Refusal est incontestablement pour MORRISSEY un album qui marque le pas. Rien d'anormal après près de trois décennies d'existence artistique si l'Anglais se montre moins percutant. S'il a majoritairement sorti les biscotto sur cette galette, il n'en demeure pas moins qu'à de très rares exceptions, elle n'a rien de solide, de jouissif. L'heure de la déception est donc venue.

Note réelle : 2,5/5

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   RICHARD

 
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- Morrissey (chant)
- Boz Boorer (guitare)
- Jesse Tobias (guitare)
- Solomon Walker (basse)
- Matt Walker (batterie)
- Roger Joseph Manning Jr (claviers)


1. Something Is Squeezing My Skull
2. Mama Lay Softly On The Riverbed
3. Black Cloud
4. I'm Throwing My Arms Around Paris
5. All You Need Is Me
6. When Last I Spoke To Carol
7. That's How People Grow Up
8. One Day Goodbye Will Be Farewell
9. It's Not Your Birthday Anymore
10. You Were Good In Your Time
11. Sorry Doesn't Help
12. I'm Ok By Myself



             



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