Les ex petits princes de l’AOR – aujourd’hui bien papys même si cela ne plaît pas à Neal – sont de retour avec leur quinzième album ! Onze ans ! Une éternité s’est écoulée depuis lors ! Des changements nous avons eu : Randy Jackson tient la basse comme sur Raised On Radio, et Narada Walken - MAHAVISHNU ORCHESTRA - à la batterie, on le retrouve aussi pas mal aux compos... Particularité : les deux gars seront lourdés avant la fin de l’opus… On n’en est pas à ça près avec Neal SCHON… On remarque donc que l’inamovible Ross Valory a finit par partir, je vous fais grâce des habituelles divergences musicales, on n’en est plus là ! Bizzarement, ce titre était originellement celui de Raised On Radio dont Steve Perry avait pris la direction... Murf ! Bref, Neal et Jonathan Cain sont aux manettes, ont-ils su garder une certaine fraîcheur ?

Nous allons bien voir ! Et comme nous sommes les papes de l’AOR, on assume bordel, c’est ainsi que nous voici devant "The Way We Used To Be", superbement chantée par le philippin Arnel Pineda, la mélodie est belle, le refrain est très chouette, un hit redoutable de plus pour nos papys rockeurs ! Une vraie réussite même si on la connaît depuis plus d’un an ! "You Got The Best Of Me" est moins intéressante, le refrain est super pop évidement, mais la vidéo nous montre un Neal bien vieillit, qui cache ses cheveux blancs derrière une teinture de corbeau ! Jonathan n’est guère mieux.. un titre passe partout plutôt médiocre. Le 3eme single est "Let It Rain", rythme hard, effets un peu cheaps. "Dont Give Up On Us" offre une meilleure attitude, le bridge est sympa et les interventions de Neal fabuleuses, au moins en voila un qui ne baisse pas de niveau !. Nous en terminons avec "United We Stand", qui ne soulève pas plus l’enthousiasme… inutile de vous dire que hormis le premier, tous ces singles sont invisibles... ou presque.

Du slow bien larmoyant mais supra efficace avec le début de "Beautiful As You Are", qui se transforme en mid tempo aux choeurs aériens , rien de surprenant c ‘est encore JOURNEY, les papes des chanson d’amour, Jonathan sait encore y faire ! "Still Believe In Love" n’est pas vilaine avec un très beau travail de production et des choeurs judicieux… bien sur, c’est un peu kitchounet. En revanche, Jonathan s’est pointé en studio avec la composition "Live To Love Again", et le titre se révèle un joli must, un des grands moments de cette livraison. "After Glow" est un autre slow sans réel ressort… le chant notamment manque de fond et de couilles, presque un filler. Idem pour "Holdin On", complétement raté, autre titre très faible à mon sens.

Une intro au piano, "Together We Run" rend enfin un peu justice aux talents de compositeur de Neal et de Jonathan. La construction toute en stress de ce titre, en fait un bel exemple d’AOR tardif. Le refrain est pas mal même si la voix de Pineda passe bien, il ne sera jamais Steve Perry. La fin du morceau est fort élégante, avec un solo de Neal dantesque. Enorme riff d’intro sur la très fun "Come Away With Me", qui dépote superbement, un rock de très belle allure, avec un refrain qui se chante super bien... voila un titre qui n’a rien de grabataire ! "Don’t Give Up In Love" propose un joli rythme adictif, avec des interventions scntillantes de Neal. AOR en diable, "Don’t Go" est bien rythmée, le refrain est très vilain mais le son de la gratte de Neal SCHON reste de tout premier ordre. Nonobstant le hammond, "Life Rolls On" propose un joli riff mais se perd en chemin dans des circonvolutions froides.

Il m’a fallu de nombreuses écoutes pour assimiler cet album qui se bonifie avec le temps. On sent bien que les chansons ont été composées sur une décennie, ce qui leur donne un certain manque d’unité. Certains instants sont cependant très forts – le premier single "The way It Used To Be" est une vraie merveille, et rien à faire, Neal SCHON reste l’un des grands guitaristes encore en activité. Armel Pineda se débrouille pas mal mais ne fera à mon sens jamais oublier Steve Perry, et il est tout aussi ridicule sur scène… JOURNEY reste donc stable sur son trône de king de l’AOR, mais je trouve cet album trop remplit, il atteint in extremis la note de trois étoiles, bien fragile, bien qu’il soit légèrement en deçà.