Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIÉTÉ INTERNATIONALE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 



SHAKIRA - El Dorado (2017)
Par MARCO STIVELL le 10 Septembre 2022          Consultée 782 fois

Après deux accouchements donc naissances relativement proches durant la période 2013-2015, SHAKIRA maman doit se concentrer sur sa vie familiale et c'est là que sa carrière prend un coup léger, parfumé au doute. Jusque-là et depuis vingt à vingt-cinq ans, tout allait si bon train ! Mais lorsque la belle artiste, demeurée blonde hélas, veut s'y remettre alors qu'elle pensait se retirer pour de bon, le fléau guette : la page blanche. Au final, elle puise la force nécessaire grâce à son homme, le footballeur Gerard Piqué, s'inspire de leur relation et de sa vie de maman.

Cela donne, en 2017, l'album El Dorado, qui malgré son titre en or est sans conteste le moins concluant de sa carrière depuis 1995, et de loin. Cela dit, même les deux premiers faits pendant son adolescence avaient encore l'avantage de ne pas baigner dans ce son terrible de nos dernières années en musique. Un son lourd, brickwallé, gavé d'Auto-Tune/Melodyne, avec des voix pichées, des synthés miaulants ou pouet-pouet juste pour parce que c'est fun et que ça fait danser (l'époque du cul, plus du tout celle du cœur, alea jacta est!), des boîtes à rythmes venues du rap/r'n'b sonnant moins bien que deux grilles de caddie de supermarché claquées l'une contre l'autre…

"Me Enamoré" peut jouer la carte avec sa légèreté, ses « bonito », ses « mojitos » et compagnie, bref, à l'image de ce que réclame le public, c'est affreux. Le reggaeton est la musique dominante sur cet album, avec toujours les concours de chanteurs/rappeurs colombiens ou américains (MALUMA, Nicky JAM, PRINCE ROYCE), et beaucoup trop, vraiment. "Perro Fiel" est à peu près aussi insignifiant que "Me Enamoré" ; "Trap" un slow r'n'b sans âme, avec même un solo de guitare qui n'en est pas un. Mais ce n'est pas tout : il y a pire !

"Chantaje", premier single choisi est une monstruosité d'autant plus gâchée par la voix pitchée qui miaule. Et pas que dans l'intro : elle revient plus tard, cette saloperie ! Ne parlons pas de la prestation de MALUMA, encore un « vré z'homme » qui n'a pas trop de mal à séduire hors scène, à n'en pas douter. Seule la Reine s'en sort sur ce titre, le rythme est bon aussi, mais alors le traitement… !

Le summum de la médiocrité se trouve atteint sur "Comme Moi", détenteur de la palme du pire titre figurant sur un album de SHAKIRA. Et ce n'est même pas de sa faute à elle ! En revanche, BLACK M, oui, BLACK M lui-même, pour une fois qu'un Français est de la partie, il flingue carrément un ensemble déjà pas reluisant. "J'm'étais juré que tu s'rais la seule dans mon harem, oui tu r'ssembles à ma reum'..." Une horreur sans nom. La version anglaise de ce titre, "What We Said", en compagnie des Canadiens MAGIC!, passe déjà beaucoup mieux, très curieusement !

"When a Woman", reggaeton par SHAKIRA seule cette fois, garde un minimalisme sidérant alors qu'on se rend vite et bien compte du potentiel du titre, rien qu'en l'imaginant avec d'autres sonorités. "La Bicicleta" reste le moins vilain de tous, en duo avec Carlos VIVES. Cette chanson, c'est la Colombie en force, connotée sans vulgarité, et on apprécie ! Cependant, il fallait bien trafiquer la voix de SHAKIRA sur le pont à la sauce 2010-2020 et comment dire ? Ç;à&;;éfzqqà!ùjhjgxw!ù#[mé'è(« é!! Désolé, c'est l'énervement.

Néanmoins, ce qui sauve El Dorado, malgré l'absence de gros rock qui tâche et une folie shakiraienne plus mesurée, ce sont les quatre titres restants. Et, tenez-vous bien, ce sont les seuls écrits avec Luis Fernando Ochoa ! Décidément, l'homme de l'ombre a su rester un soutien presque sans faille pour son ancienne protégée. Merci à lui, à eux, merci pour "Nada" (pan, ce jeu de mot !), ballade pop-rock digne des meilleures de SHAKIRA, ouverte en piano-voix.

L'idée sera reprise en toute fin de disque sur la magnifique "Tomeladas", absolument adorable et authentique, comme le sont "Coconut Tree" et "Amarillo" (60's dans le rythme, 80's dans la nappe de synthé, faux-refrain et véritable plus prononcé avec tambours). Deux petits bijoux à la sauce guitares et « californaérienne » soignée comme la belle artiste sait en faire de longue date, en ajoutant des effets vocaux délicieux, là en revanche : onomatopées, soupirs sensuels... Mention spéciale à "Coconut Tree" et sa fin folk très classe, atterrissage en douceur !

SHAKIRA a une fois encore compté (trop) sur diverses personnes, mais les valeurs sûres sont là, perdues dans l'océan de fadeur et de débilité, typique de ce qui marche alors ; merci d'éviter le « vieux con ! » sonnant en réponse et d'aller relire la chronique de She Wolf, pour parler d'un travail moderne bien pensé, bien fait. Elle peut bien user de photos sexy pour son livret, on s'en délecte évidemment, mais pour être entièrement elle-même, pour l'inspiration, il faut vraiment qu'elle garde en tête qu'elle n'est pas comme les autres, et pas que sur un tiers de chansons !

A lire aussi en VARIÉTÉ INTERNATIONALE par MARCO STIVELL :


Philippe LAVIL
Déménage (1994)
Album acoustique.




Camila CABELLO
Familia (2022)
Retour en première classe


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


1. Me Enamoré
2. Nada
3. Chantaje
4. When A Woman
5. Amarillo
6. Perro Fiel
7. Trap
8. Comme Moi
9. Coconut Tree
10. La Bicicleta
11. Déjà Vu
12. What We Said (comme Moi)
13. Toneladas



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod