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SHAKIRA - Las Mujeres Ya No Lloran (2024)
Par MARCO STIVELL le 26 Mars 2024          Consultée 533 fois

Avec Las Mujeres Ya No Lloran, SHAKIRA tire définitivement un trait sur une période de cinq années pour le moins compliquées d'un point de vue personnel autant que public. Entre les difficultés familiales (les problèmes de santé de son père, la séparation avec Gérard Piqué, le footballeur, pour le moins surmédiatisée et un peu trop 'inspirante' artistiquement parlant), les difficultés politiques (accusation du barreau espagnol pour fraude fiscale) et sans doute un trop-plein d'autre chose, la reine de la pop latina se refait une santé sur les côtes de Floride avec ses deux fils.

Ceux-ci, Milan (11 ans) et Sasha (9 ans), apparaissent à ses côtés sur "Acróstico", jolie ballade nostalgique avec piano prédominant, qui évolue par la suite en r'n'b bien pensé, bien ficelé. Au niveau des paroles, la structure respecte, pour moitié (deux strophes, une pour chacun) le principe poétique de l'acrostiche, avec, pour chaque début de vers, une première lettre choisie car appartenant aux prénoms des enfants et toutes à la suite. Sans être un highlight du nouveau disque, cette petite parenthèse intime et ludique a en plus le bon ton de réduire à quatre le nombre d'auteurs compositeurs, parmi lesquels SHAKIRA elle-même et Luis Fernanda Ochoa, son contributeur le plus qualitatif au fil des décennies, hélas ici pour la seule fois.

Le reste de l'album est plus ou moins à l'avenant, mais il signe un retour tout à fait honorable au bout de sept ans. Deux choses à retenir d'un point de vue négatif toutefois. D'abord, le nombre colossal de credits pour la production et la plupart des titres (sept personnes pour écrire "Copa Vacia", sérieusement ?), de quoi donner une impression de boulimie qui se manifeste d'une autre manière dans la réalisation. Celle-ci, au cours des deux premiers morceaux, est le second point noir. Il y a certes, l'envie de replacer haut et comme il se doit une chanteuse-maman de 47 ans qui n'a pas tant changé, face aux 'concurrentes' qui ont encore la vingtaine, pris la relève et triomphent depuis quelques années. Mais rendre sa voix si graisseuse méconnaissable, à coups d'effets modernes, rajouter des synthés/samples indigents, est-ce toujours bien nécessaire ? L'a déjà été ?

D'accord, si SHAKIRA veut entrer enfin dans les années 2020, ce n'est sans doute pas avec la pop-rock élancée de "Tiempo Sin Verte" où on retrouve enfin déjà une meilleure clarté vocale, ni sur la tout aussi excellente "Cómo Dónde y Cuándo", titre californien musclé qui nous ramène aux albums de la SHAKIRA adolescente d'il y a vingt-cinq ans (à imaginer avec un son live massif). Et puis on ne va pas bouder non plus le plaisir d'écoute concernant "Puntería" (surtout dans sa version 'vinyl', en bonus CD), pop-disco avec la rappeuse-chanteuse CARDI B plutôt fine et pertinente, ni "La Fuerte", autre collaboration avec le DJ Argentin-star BIZARRAP, en deçà de leur single commun de 2023 très remarqué/remarquable et présenté plus loin ici (contrairement aux BLACK EYED PEAS, heureusement).

On note aussi l'influence porto-ricaine très en vue elle aussi dans la réalisation, avec le producteur TAINY pour "Tiempo Sin Verte" alors qu'il est plutôt spécialiste du reggaeton, la chanteuse Carolina Isabel COLÓN JUARBE qui co-écrit "Puntería"... Mais aussi et surtout les vocalistes masculins que SHAKIRA tient à mettre en lumière, à savoir OZUNA sur le reggae ensoleillé de "Monotonía" et Rauw ALEJANDRO sur "Cohete", pop-funky sensuelle hélas entachée par la prod, et "Te Felicito", titre chaloupé où SHAKIRA jongle superbement entre sa voix pleine et sa voix de tête. Curieusement, il s'agit de l'extrait principal – et loin d'être le meilleur – mais on peut penser que le plaisir de retrouver SHAKIRA a beaucoup motivé les incursions d'une bonne part des titres dans les top 100 latins, étasuniens voire européens.

Si, du fait d'habiter Miami, la chanteuse colombienne s'est beaucoup tournée vers la partie la plus proche du Golfe du Mexique (à noter également "Nassau", hommage feutré et intelligent à la capitale des Bahamas en compagnie des ROOMMATES), si elle fait même appel à des formations folk mexicaines respectivement pour "(Entre Paréntesis)" (GRUPO FRONTERA), organique et très sympathique, ou le mordant et vitaminé "El Jefe" (FUERZA REGIDA), elle n'oublie pas pour autant sa Colombie natale, ouf. Si "Copa Vacía", cumbia-merengue classique avec Manuel TURIZO, "TQG" en compagnie de miss KAROL G s'avère être le choix de featuring le plus judicieux dans l'ensemble, en plus d'être un titre efficace et le plus populaire en dehors de celui de BIZARRAP.

Preuve que, pour dernière contestation, ce disque appelé Las Mujeres Ya No Lloran, en français Les Femmes Ne Pleurent Plus, aurait mérité davantage de présence de 'mujeres' justement. Si la moitié des titres est pleinement réussie, on aurait bien remplacé les effets sonores pénibles contre davantage d'efficacité, d'idées éclatantes quitte à enlever les machineries et participations ("Última", perle du milieu d'album en simple piano-voix, même avec un débit de paroles fourni). SHAKIRA, dont la superbe n'est plus à décrire, revient donc en bonne forme, un peu mieux qu'en 2017, mais peut toujours mieux faire.

Note réelle : 3,25

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   MARCO STIVELL

 
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Non disponible


1. Puntería
2. La Fuerte
3. Tiempo Sin Verte
4. Cohete
5. (entre Paréntesis)
6. Cómo Dónde Y Cuándo
7. Nassau
8. Última
9. Te Felicito
10. Monotonía
11. Shakira
12. Tqg
13. Acróstico – Milan Y Sacha
14. Copa Vacía
15. El Jefe



             



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