Trois années après l’excellent Monster Philosophy, D-A-D nous revient avec ce disque au titre en forme de défit marketing : DIC.NII.Lan.Daft.Erd.Ark (peut-être Disneyland After Dark, en prononciation danoise ? Ou plutôt un moyen de contourner l'interdiction juridique qui leur est imposée de ne pas utiliser le nom de Disney).

Sans être mauvais, ce disque s’avère rapidement une déception. L’ambiance mélancolique, les innovations sonores et les mélodies magiques qui faisaient tout le charme de leur précédent opus et qui le rendaient si attachant ne sont ici clairement pas présentes, du moins pas avec le même niveau de qualité.

De fait, le groupe ne nous propose qu’un bon disque de Hard Rock mélodique, très bien interprété et porté par la voix éraillée de Jesper Binzer. Mais rien de vraiment exceptionnel. Le savoir-faire, issu de vingt-cinq années d'expérience, est indéniablement présent, mais le charme du groupe semble être aux abonnés absents. Même le chant, habituellement un des points forts de DAD, semble être clairement un cran en deçà des possibilités et standards du groupe.

Le disque comprend tout de même de très bons moments, à l’image de la balade "Your Lips Are Sealed" ou de l’entraînant "Fast On Wheels". Mais à côté de cela, trop de titres ne sont pas à la hauteur de ce à quoi le groupe nous à habitués lorsqu’il est au meilleur de sa forme. Ni désagréables, ni excellents, ces morceaux ne sont simplement que corrects, et s’ils rendent l’écoute de l'album plaisante, ils ne suffisent pas à rendre sa réécoute très utile. Ni surtout, mémorable.
Venant de la part d'un groupe qui, à l'exception de ses deux premiers albums, ne nous a presque jamais déçus, c'est peu dire que la déconvenue est forte.

DIC.NII.Lan.Daft.Erd.Ark n’est donc qu’un bon disque de Hard Rock mélodique, très bien produit, qui, s’il parvient à bien marier tradition et modernité ("I Want What She's Got"), peine un peu à nous charmer et à nous transporter. Le constat est certainement un peu dur si l’on considère cet album isolément, mais au regard de ce quoi nous sommes en droit d’attendre de D.A.D, on ne peut se satisfaire complètement de ce disque au léger goût d’inachevé.

3/5 pour ses qualités intrinsèques, 2/5 au regard de ce à quoi nous sommes en droit d'attendre de D-A-D.