Un nouvel album de D-A-D, ça fait plaisir. Parce que c'est le genre de groupe qui traverse les modes sans se démoder et qui apporte la certitude que son prochain sera au moins réussi que le précédent.

C'est pour ça que, quand j'ai appris la naissance du petit dernier dans le magazine Classic Rock (de gros bisous aux bibliothèques rémoises pour leurs abonnements virtuels), je me suis empressé d'aller l'écouter. Vous l'aurez deviné à la note... Je n'ai pas été déçu !

Ça fait du bien de voir revenir nos Danois qui savent rester fidèles à eux-mêmes, envers et contre tout. Comme à leur habitude ils entrent en studio avec les mêmes lignes de conduite : ne pas se lancer dans des explorations stériles, rester rock, écrire et composer en moins de trois ans, garder seulement le meilleur. Et puis c'est toujours l'éclate sur scène, avec leur bassiste qui joue sur des basses différentes toutes plus loufoques les unes que les autres.

L'efficacité à la danoise consistant à ne pas perdre de temps, les hostilités commencent dès le titre d'ouverture “Burning Star”. Riff haletant, refrain entêtant et paroles pas si connes que ça, welcome back ! Ne comptez pas sur le morceau-titre pour vous reposer. Ce boogie-blues façon ZZ Top sous stéroïdes permet au grand Jesper Binzer de donner le meilleur de son organe vocal.
Ah oui, mais ça c'était avant “If The World Just”. Je crains toujours les ballades dans un album de rock, c'est un exercice périlleux qui finit souvent par briser le rythme. Mais D-A-D connaît son affaire et nous sert une power ballade comme on aimerait en entendre plus souvent, surtout avec un solo de guitare qui nous rappelle qu'on peut encore tout dire avec une six-cordes. Et histoire de bien faire, il nous met aussi la ballade 100% acoustique “A Drug for the Heart”, que voulez-vous faire contre ça ?

Mais album de D-A-D oblige, on trouve surtout de bon gros boulets de canon hard-rock. Si vous aimez les riffs façon western du groupe alors vous serez content de les retrouver sur “The Real Me” et “The Sky Is Made Of Blues”, qui nous ramènent aux pépites “Sleeping My Day Away”, “Point of View” et autres “Marlboro Man”. Et puis entre ça vous avez “Musical Chairs” et “Happy Day In Hell”, rejetons bâtards des grands du hard -on y sent à la fois AC/DC, les GUNS'N'ROSES et AEROSMITH-, mélange qui dépote bien comme il faut.

Je ne le dirai jamais assez : un album de rock de ce calibre, ça vous décrasse les tympans, c'est de la vitamine pour vos esgourdes alors que l'on vous vend un hiver musical sans fin !
A Prayer for the Loud, c'est un évangile du hard-rock, le petit livre sacré où l'on va piocher l'inspiration quand on en a besoin. Et pour prêcher la bonne parole, qui de mieux qu'une bande de Danois copains comme cochons qui rêvent d'une Amérique sortie tout droit d'un western ? Une demi-heure de musique c'est parfaitement suffisant pour délivrer le message, mais merde les gars, revenez-nous vite, c'est pas pareil sans vous !