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- Membre : Unsane, King Crimson, Ministry, Circus Mort

SWANS - The Beggar (2023)
Par NOSFERATU le 6 Août 2023          Consultée 645 fois

Concert des SWANS en 94 au centre Mirabeau à Marseille. Nicolas de KILL THE THRILL m’avait averti : "tu verras, ils ne jouent plus les premiers titres". SWANS est en effet une entité sonore qui se renouvelle en permanence et en concert, les membres de ce gang, qui, on ne le répétera jamais assez, fut un des plus extrèmiste dans l’histoire du rock, à coté des contemporains de la famille indus de NEUBATEN et autres FŒTUS, ne jouent jamais leurs vieux morceaux ultra-brutaux… Gira, sorte d’IGGY véritablement enragé sur scène au début des eighties, n’a plus ce feeling destroy depuis le début des années 90 et les concerts, sont moins violents et plus planants, à l’image de leur post rock très personnel que les SWANS proposent il y a plus de trente ans déjà. Ne surtout pas se répéter, tel serait donc le credo de ce combo fondamental.

Notre révérend gnostique Michael Gira, véritable gourou de sa secte, sombre au niveau des lyrics de plus en plus dans une spiritualité effrénée. Beaucoup de rockers se tournent vers cette voie avec l’âge, on songe bien sur à feu Daniel DARC en France qui prit aussi cette tournure mystique .On est loin ici des paroles abrasives traitant de l’abjection humaine sous toutes ses formes des premiers brulots tribaux et industriels. La quête métaphysique de Gira s’illustre désormais par un appel à une sorte d’extase sensorielle, illustrée par sa musique hors normes, les chansons ressemblant à des sortes de prières, ponctuées de quelques mantras. CAN, autre grosse influence, faisait çà très bien aussi à son époque.

Les dernières œuvres étaient déjà de longs titres envoutés, voire "To be kind" orienté entre death-rock désincarné et post rock aventureux, avec quelques explosions de violence comme cet "oxygen". Ou "The glowing man" avec là aussi des morceaux exagérément étirés, moins frontaux et plus méditatifs. On sentait à l’écoute une porte ouverte à un autre univers apparaitre. On soupçonne fortement les cygnes d’avoir écouté le quatuor californien THE DOORS, l’ancètre de tous ces groupes à la fois menaçants et planants qui se multiplient ces vingt dernières années comme les excellents WOVENHAND .

Le désormais sexagénaire Michael Gira, véritable pilier historique de la congrégation, est partout dans les compositions, un véritable démiurge omniscient… Au départ, il compose tout avec sa voix et la guitare acoustique mais dans la conception de ce nouveau enregistrement astral, les autres musiciens (Le line-up est pratiquement le même depuis quelques années) apportent tout de même leur touches personnelles, l’ominiscience en question ayant toujours ses limites. Ce n’est pas un album solo de Michael Gira mais bel et bien un disque des SWANS que nous écoutons.

Avec le temps, il devient d’ailleurs difficile de distinguer la formation SWANS de l’autre projet folk psychédélique de Gira, dénommé ANGELS OF LIGHT. L’atmosphère ressentie se veut ainsi plus rigide, avec plus ou moins de bourrasques électriques. La pochette rappelle celle de GORE, autre combo jouant sur la lourdeur durant les années 80 mais le contenu n’a rien de métal, loin de là… On rappellera cependant que SWANS s’est produit ces dernières années dans des festivals liés à ce style, captivant certains headbangers curieux de ces messes rouges… L’ensemble lorgne vers un coté spatial et profondément ambient ("Michael done", final zen de "no more of this").

Il peut toucher des cimes comme le titre éponyme marqué par des notes synthétiques obsédantes, un chant murmuré angoissant, "the parasite" avec son mantra, des vocaux bluesy cosmiques et une fin envoutante spatiale, "the memorious" rappelant fortement les envolés seventies du kraut-rock basées sur l’hypnose ou "ebbing", trip post-hippie hypnotique de plus de onze minutes, qui serait parfait pour des fanatiques de films à la wicker man. L’oeuve proposée trouble aussi par une facette plus plombante comme "why can’t have what i want any time that i want" un long morceau funèbre un peu trop introspectif illustré par des vocaux marmonnés, ou surtout la trop grande mélopée "the beggar lover (three)" qui dure plus de quarante trois minutes, changeant d’ambiances plus ou moins savoureuses. "Unfoming", un peu trop vaporeux aussi, sonne comme une sorte de JOHN CALE encore plus éthéré.

Deux exercices néo-velvetiens au milieu de ce brouillard quasi galactique. La balade "gothic americana" intitulée "paradise is mine" se situerait entre le VELVET UNDERGROUND première période et tiens les récents travaux de l’ancienne SWANS, la sorcière JARBOE. De même, la rythmique répétitive de "los angeles : city of death" accentuée par des chœurs féminins. Il vous faudra plusieurs écoutes pour approfondir cette beauté sonique qui, à défaut d’être complètement convulsive, n’en est pas moins barbare. Quelque part, entre des BAD SEEDS qui auraient approfondis le krautrock et un TORTOISE en moins jazzy…

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   NOSFERATU

 
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- Michael Gira (guitare, vocaux)
- Christopher Pravdica (basse, synthés)
- Dana Schechter (basse, guitare, piano, chœurs)
- Larry Mullins (batterie, percussions)
- Phil Puleo (batterie, percussion, piano)


1. The Parasite
2. Paradise Is Mine
3. Los Angeles: City Of Death
4. Michael Is Done
5. Unforming
6. The Beggar
7. No More Of This
8. Ebbing
9. Why Can't I Have What I Want Any Time That I Want?
10. The Beggar Lover (three)
11. The Memorious



             



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