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NO WAVE  |  STUDIO

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- Membre : Unsane, King Crimson, Ministry, Circus Mort

SWANS - Filth (1983)
Par NOSFERATU le 22 Mars 2015          Consultée 2713 fois

Fin des années 70. La scène arty bruitiste 'no wave' bat son plein. Un ancien étudiant aux beaux arts Michael Gira suit ces élucubrations avec minutie, il anime rapidement un fanzine consacré à son sujet dénommé "No". De la théorie, il passe alors à la pratique. A partir de 1982, il monte un groupe baptisé les SWANS en prenant le rôle de hurleur en titre. L'approche radicale et extrémiste du clan choque alors les critiques, même les plus branchés qui préfèrent les gesticulations 'noisy pop' estudiantines de leurs compatriotes les FEELIES. Pour la plupard des 'journaleux', les SWANS ne produisent en effet que du bruit atroce. Après un E.P éponyme sorti en 82, le groupe sort Filth l'année suivante. Dernièrement, il est ressorti en version remastérisé pour mieux réhabiliter son caractère à la fois avant-gardiste et abrasif.

Au niveau cinématographique, (si vous appréciez la musique les yeux fermés en vous laissant envahir de visions, ce qui est souvent mon cas !) le disque sonne comme une sorte de bande-son urbaine rétro-futuriste, du 'primitivisme' qui illustrerait les films de Carpenter (New york 1997) revus par le photographe nihiliste Richard Kern (d'ailleurs un témoin et un acteur de la 'no wave'). On baigne dès lors dans le bruit aliénant des mégapoles tentaculaires qui écrasent l'individu, mais en version 'Human centipede'. Le style lorgne ainsi vers une sorte de punk industriel d'avant-garde. On peut le ranger sans problème aux côtés des œuvres contemporaines du post-punk déviant de BIRTHDAY PARTY, de BIG BLACK et de leurs frères new yorkais SONIC YOUTH qui font alors, eux aussi, dans le boucan extrême. Ils perpétuent l'héritage de la 'no wave' mais là où des ténors du genre comme DNA et MARS jouaient sur la distortion atonale, les SWANS, eux, y ajoutent l'ultra-brutalité.

Du 'punk hardcore' de la même époque, les cygnes n'en conservent que l'hyper-violence (Gira affirme qu'il écoutait les BLACK FLAG à cette période qui, eux aussi, malgré une vision plus traditionnelle, expérimentaient la pesanteur). Ils mettent ainsi en avant la lenteur au contraire de la vitesse caractérisant les hardcoreux. C'est particulièrement flagrant sur le morceau romantique -!- "I'll Cry For You " mais surtout sur l'ultra-heavy "Half Life" annonçant presque les litanies démoniaques de GODFLESH. La guitare accentue plus le côté déchirant de ce disque anthracite et on est loin de l'appel au slam (ou alors d'un slam qui se ferait au ralenti !). Le travail sur la batterie (il y en a deux !) et les percussions est impressionnant. Elles accentuent le côté tribal de l'ensemble. Sur "Thank You", les batteurs jouent de façon quasi 'motorick', on y sent l'influence du krautrock de NEU.

Les vocaux font penser à un IGGY enragé, voire néanderthalien. Gira joue ainsi sur les 'growls" paroxystiques ("Red Sheet"), on dirait un mâle en rut qui aurait trop lu les œuvres de Sade et de Masochs (voir les lyrics). On pourrait même presque parler de proto grind par instants. Mais le chant à dominante nettement caverneuse peut être aussi plus plaintif comme en témoigne le lancinant "Power For Power". On note également l'utilisation de réverbérations vocales sur le quasi psychédélique "Your Game". On entend de même des spoken words sur le répétitif "Freaks" ponctué de brefs intermèdes silencieux. Le CD contient aussi des titres live cataclysmiques. Ça sent le foutre, la haine, la testostérone, mais aussi une lamentation qui ne finit pas de s'éteindre. L'étouffant "Rappin a Slave" (rien que le nom du morceau!) illustre bien ce propos. Les concerts reptiliens faisaient fuir les plus endurcis, je me rappelle ainsi un canard de metal des eighties qui évoquait des sonorités trop fortes. J'ai souvent affirmé que les trashers étaient des fans de rock FM.

Filth, et ce qui a suivi juste après, montrent l'aspect particulièrement rèche de la riche discographie du sombre combo. Plus tard, cette dernière s'orientera vers des expérimentations folk, psyché, goth voire post-rock.
Cette première étape marque par contre pas mal de groupes extrémistes (FŒTUS, UNSANE, PUSSY GALORE, MINISTRY, NAPALM DEATH, NEUROSIS, PRONG). En France, ses influences pernicieuses se font ressentir chez des fous furieux comme NOX, KILL THE THRILL, NOTHINGNESS et TREPONEM PAL.

Prêts pour une soirée sado masochiste ?

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   NOSFERATU

 
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- Harry Crosby (basse)
- Michael Gira (vocaux, basse)
- Jonathan Kane, Roli Mosimann (batteries, percussions)
- Norman Westberg (guitare)
- „x


- stay Here
- big Strong Boss
- blackout
- power For Power
- freak
- right Wrong
- thank You
- weakling
- gang



             



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