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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

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Paul MCCARTNEY - New (2013)
Par MARCO STIVELL le 2 Août 2025          Consultée 69 fois

Le voilà, le retour du vrai Macca depuis 2007 ! On se doutait que Kisses on the Bottom (2012) n'était qu'une parenthèse, du moins on l'espérait. Sorti un an et demi après seulement, New est comme une façon de dire 'Ah, vous ne m'avez pas aimé comme jazzman ? Attendez un peu pour voir !' Et oui Paul, pour des réponses comme celle-là, merci, merci vraiment !

Certains critiques le portent directement au pinacle et notamment Rolling Stone qui le qualifie de l'un des albums pop majeurs du XXIème siècle. On pense toujours ce que l'on veut de pareilles affirmations, mais force est de reconnaître que huit ans après Chaos and Creation in the Backyard, l'enthousiasme général se communique bien mieux.

Passons vite sur la pochette qui montre New écrit en novlangue 2.0 (ou alors, c'était pour nous faire tester notre intelligence comme souvent sur les réseaux sociaux avec des tests de ce genre ?) et qui, quand elle n'est pas blanche, use d'un système de néons. Cet esprit flashy, d'ailleurs, n'est pas sans rappeler Téo & Téa (désolé, fans de Jean-Michel JARRE, on sait que vous souhaitiez l'oublier !).

L'album est enregistré à la maison, en Grande-Bretagne, dans le studio personnel de Macca (Hog Hill Mill) mais aussi chez George Martin dans les studios Air à Londres, avec le fils de celui-ci, Giles, producteur de la majorité d'ensemble (autrement dit une belle passation avant le décès du cinquième BEATLES en 2016). Paul Epworth (BLOC PARTY, ADELE, FLORENCE + The MACHINE) est du nombre à son tour pour deux titres. Une partie vient également des Etats-Unis, à New York et Los Angeles, avec notamment Mark RONSON pour aider.

"Save Us", d'emblée, met tout le monde d'accord ; un bon pop-rock qui tâche avec de l'urgence dans la voix comme dans le texte, comme au temps des WINGS, un esprit plaintif jusque dans le cri final en voix de tête ! Elle est suivie, non sans classe certaine, par "Alligator", première chanson écrite, pop légère à la Macca dotée d'une belle profondeur, faisant se succéder orgue forain, nappes de synthé puis clavecin, le tout produit par RONSON. Ce dernier se charge du single number one, à savoir "New", pas forcément la meilleure avec son swing cuivré, mais relevé aux guitares et symbolisant la période de mariage heureuse avec Nancy Shevell que traverse alors McCARTNEY.

Le deuxième single, meilleur, est "Queenie Eye", pop-song sentimentale elle aussi qui se réfère à un jeu auquel se prêtait volontiers notre intéressé durant l'enfance. Ah, ces glissés mordants aux guitares, ce Mellotron posé comme de la bonne crème en fond des refrains, et en même temps, cette dynamique chant-choeurs détachée du piano rythmique, avec un caractère 'hooligan' liverpoolien dans le bon sens !

On doit cette prod-là à Epworth tandis que Giles Martin, lui, commence vraiment avec "On the Way to Work". Ah, ça ! Paul McCARTNEY qui se met dans la peau de monsieur-tout-le-monde et raconte la morosité d'un début de journée sans aucune envie de se rendre au turbin, lui le multi-billionnaire anobli par la Reine qui depuis près de cinquante ans, n'a plus de souci à se faire ?! Sauf qu'il a été un jour ce tout-un-chacun, avant les BEATLES, notamment quand il bossait comme chauffeur-livreur à Liverpool, et preuve ici est que lui ne l'a guère oublié. 'J'ai tant de rêves si lointains, comment un seul pourrait-il se réaliser ?', cela touche, tout comme cette ballade folk un peu martiale avec des effets un peu asiat-oniriques entre les couplets.

Et puisqu'on est dans la nostalgie - Macca peut bien nous faire une crise de Ringostarrïte aiguë, on ne sait jamais quand on pourra parler d'ultime album -, "Early Days" revient sur les premiers temps de camaraderie avec John LENNON. Entre voix de tête et un peu rauque à la fois, sur une chanson portée par un pied de grosse caisse et un arpège acoustique fin, le refrain est l'un des plus solaires qu'ait jamais écrit McCARTNEY. Sans doute la plus belle chanson (c'est l'intéressé qui le dit lui-même) de ce New qui ne fait donc pas toujours preuve d'idées nouvelles.

Et pourtant, sur ce disque, il y a "Appreciate" qui nous montre qu'un vétéran de la pop peut bien se servir dans les aspirations sonores actuelles et en faire une expérience à la fois novatrice pour lui-même et une leçon pour ceux n'ayant pas sa science de la bonne recette. Le solo distordu de Brian Ray est formidable, l'harmonica s'oppose à la rythmique rap tirant vers l'old-school, quel sacré bon effort, aussi du fils Martin pour le coup !

La suite enchaîne d'autres perles plus ou moins généreuses. "Looking at Her" qui lorgne vers le r'n'b mais d'une manière tout à fait digne de la part de Macca et du haut de ses 73 ans par le biais d'une pop-folk enrichie. Les bluettes de caractère ou non : "I Can Bet" (son orgue Hammond, son piano Wurlitzer, son riff ternaire sorti de nulle part) et "Everybody Out There", californienne et efficace, simplement écrite pour faire chanter le public, de l'aveu du Maître, mais pour quel résultat !

Et ce final d'album auquel il convient de rajouter les bonus des éditions spéciales, entre "Road" brumeux, noir et dense, passionnant, un peu l'équivalent du "Paradise" de Bruce SPRINGSTEEN (ils partagent régulièrement la scène à cette époque en mode 'invité' sur leurs concerts) et le lumineux "Turned Out", autre refrain inspiré sur une pop-country pas si linéaire que cela ! McCARTNEY, qui finit par y pousser un peu la voix tardivement, est également très fier de son tour de passe-passe et il a de quoi.

Après un dernier titre ajouté, "Get Me Out of Here" orienté blues rural avec un chant delta-formé pour l'occasion, il glisse "Scarred" en titre caché, le genre qu'on attendait tous. Son seul piano-voix du disque oui, quel farceur ! Et en plus, pour lui donner de belles réverbérations fantomatiques. Quel artiste et quel album, en effet. Même s'il ne doit en faire qu'un comme ça par décennie (c'était déjà le cas pour les 2000's avec Memory Almost Full), sachant qu'il n'y en a plus beaucoup à attendre, c'est vraiment tout à l'honneur de son talent et cela allonge sa bonne longévité autant que sa discographie.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Paul Mccartney (chant, basse, guitares, claviers, percussi, rusty )
- Brian Ray (guitares, dulcimer, congas, choeurs)
- Paul Wickens (claviers, accordéon, piano, orgue hammond, gu)
- Abe Laboriel Jr (batterie, percussions, choeurs)
- Steve Sidwell (trompette)
- Jamie Talbot (saxophone ténor)
- Dave Bishop (saxophone baryton)
- Toby Pitman (claviers, programmations)
- Ethan Johns (batterie, percussions, guitares, programmation)
- Paul Epworth (batterie)
- Eliza Marshall, Anna Noakes (flûte)
- Cathy Thompson, Laura Melhuish (violon)
- Patrick Kiernan, Nina Foster (violon)
- Peter Lale, Rachel Robsin (alto)
- Caroline Dale, Katherine Jenkinson (violoncelle)
- Chris Worsey (violoncelle)
- Richard Pryce, Steve Mcmanus (contrebasse)
- Giles Martin (podorythmie)
- Mccartney Family (choeurs)


1. Save Us
2. Alligator
3. On My Way To Work
4. Queenie Eye
5. Early Days
6. New
7. Appreciate
8. Everybody Out There
9. Hosanna
10. I Can Bet
11. Looking At Her
12. Road
13. Turrned Out
14. Get Me Out Of Here – Scarred



             



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