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- Style : Francis Cabrel , Maxime Le Forestier , Brassen's Not Dead, Les Croquants

Georges BRASSENS - Je Me Suis Fait Tout Petit (1956)
Par SASKATCHEWAN le 8 Décembre 2011          Consultée 4082 fois

Une contrebasse, une guitare (deux parfois), c’est tout ce que s’autorisait Georges BRASSENS pour accompagner ses chansons. Et la langue française, un instrument qui en vaut bien d’autres.

On aurait pourtant tort de négliger l’aspect strictement musical de la musique de BRASSENS. L’épure n’est pas impure, et ce n’est pas forcément avec les gros orchestres qu’on fait les meilleures chansons. Sur son quatrième album, comme sur les précédents, BRASSENS manie habilement la synthèse du folklore national et des chansons de cabarets. Chaque mélodie a son empreinte, et forme avec les paroles un tout qui va bien au-delà de la chanson à texte. « La Légende de la nonne », adaptée d’un poème de Victor Hugo, est un bon exemple de correspondance texte-instrumentation. Une mélodie hispanisante épouse la narration chantée, juste retour des choses pour un texte qui voulait être chanson avant d’avoir trouvé son interprète. Soit dit en passant pour les chanteurs en herbe, le recueil Odes et ballades de Victor Hugo recèle encore des dizaines de poèmes qui n’ont pas trouvé leur barde.

Poètes toujours, Verlaine cette fois, avec une reprise audacieuse de « Colombine ». Les assonances et les allitérations tissent une trame envoûtante, où tout accompagnement serait presque superflu. La voix bondit au gré des mots, et l’auditeur avec.

Déjà deux paragraphes sur la poésie, il est plus que temps de passer au nerf de la guerre : le rire, la fesse, et le rire sur la fesse. L’étincelle grivoise brille dans l’œil de BRASSENS quand il entame « Le nombril des femmes d’agents ». Un pauvre homme se lamente : il n’a jamais vu le nombril de la femme d’un flic. Curieuse jonglerie anatomique, où un nœud remplace un trou. Avec un peu d’autodérision c’est encore mieux : « Je me suis fait tout petit » et « Marinette » dressent le portrait de deux hommes rendus maboules par le jeu de la séduction. Il y a un peu de BRASSENS dans ces deux gars perdus, mais aussi (et surtout), dans « Le Testament », bravade à la mort, et belle mélodie faussement mélancolique.

La mort, les femmes, la poésie, il ne manque plus que la célébrité pour que les obsessions du chanteur soient au complet. « Auprès de mon arbre », classique parmi les classiques, dévoile un BRASSENS pour qui la gloire ressemble de plus en plus à un cadeau empoisonné. Ce n’est pas encore la rage de « Trompettes de la Renommée », mais les dîners de l’ambassadeur commencent déjà à lui courir sur le haricot.

Il n’y a pas grand-chose à jeter sur ce quatrième album de BRASSENS, « Les Croquants » peut-être, où le chant est un peu hésitant. Il faudra attendre le début des années soixante pour retrouver une telle verve, alors autant en profiter. Et puis « La Légende de la nonne », « Marinette », « Colombine » et « Le Nombril des femmes d’agents », ce n’est pas très connu, mais je vous garantis que le voyage en vaut la peine.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Georges Brassens (chant, guitare)
- Pierre Nicolas (contrebasse)
- Victor Apicella (guitare)


1. Je Me Suis Fait Tout Petit
2. Auprès De Mon Arbre
3. Marinette
4. Le Testament
5. Les Croquants
6. La Légende De La Nonne
7. Le Nombril Des Femmes D'agents
8. Colombine



             



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