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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Francis Cabrel , Maxime Le Forestier , Brassen's Not Dead, Les Croquants

Georges BRASSENS - Les Copains D'abord (1964)
Par SASKATCHEWAN le 29 Décembre 2011          Consultée 4085 fois

Changement de format, mais pas changement de recette. En passant de 25 à 30cm, notre BRASSENS national a seulement gagné en longueur ce qu’il a perdu en vigueur. Et blanchi un peu de la moustache aussi, mais c’est moins important (certaines vous souffleront que l’envergure du vinyle leur importe peu… menteuses !).

Les Copains d’abord, dixième album du Sétois, est également l’un de ses plus grand succès. La chanson-titre, composée pour le film Les Copains d’Yves Robert, est l’un des standards les plus repris de BRASSENS, pour le meilleur et pour le pire. Cette petite composition fraîche et légère contraste avec le reste de l’album, qui n’est vraiment pas le plus enjoué des disques du troubadour.

Et pour cause, le vieux singe appuie là où ça fait mal. Dans la France des années 60, une chanson comme « Les Deux Oncles », qui renvoie dos-à-dos les belligérants de la Seconde Guerre mondiale, avait de quoi défriser quelques moustaches. L’ami des tommies est moqué au même titre que l’ami des teutons, ce qui valut à BRASSENS quelques désaffections. Pourtant « Les Deux Oncles » est une chanson drôle et finalement optimiste. Au contraire, « La Tondue », malgré ses jeux de mots, donne franchement moins envie de rire. BRASSENS y évoque le sort des femmes tondues à la Libération pour avoir fréquenté des Allemands, et prend résolument partie pour les tignasses découpées. L’impuissance du chanteur face à la foule des mauvais jours fait peine à entendre ; on ne peut guère plus que fredonner encore ce couplet des « Deux Oncles » :

« De vos épurations, vos collaborations,
Vos abominations et vos désolations,
De vos plats de choucroutes et vos tasses de thé,
Tout le monde s’en fiche à l’unanimité. »

Et dans tout ça, le plus triste, ce n’est même pas l’indifférence aux veilles amours du « 22 Septembre », ni l’enterrement des « 4 z’Arts » ni le regard désabusé du chanteur qui s’attarde sur les amours d’aujourd’hui (« Le Mouton de Panurge »). Non, le plus triste, c’est « Le Grand Pan », chronique d’un monde désenchanté où les ivrognes ont perdu leur dieu, et pas que les ivrognes… Même la contrebasse de Pierre NICOLAS à des allures de croquemort sur ce disque, avec ses notes tenues et ses intonations gutturales.

Pour se mettre un peu de baume au cœur, il y a quand même l’amusante « Route aux 4 chansons », un assemblage des paroles de chansons célèbres (parmi lesquelles « Les Prisons de Nantes » !), voire la mélodie délicieuse du « Petit Joueur de flûteau », énième charge contre la notoriété. Et « Vénus Callipyge », hommage aux jolies formes des femmes de marbre.

Les Copains d’Abord est un très bon album, mais un album qui fout le cafard. Derrière les plaisanteries habituelles, on ressent une nostalgie étouffante et une tristesse d’homme qui a tout vu. Qu’il est loin, le gorille !

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   SASKATCHEWAN

 
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- Georges Brassens (chant, guitare)
- Pierre Nicolas (contrebasse)
- Barthélémy Rosso (guitare)


1. Les Copains D'abord
2. Les 4 Z'arts
3. Le Petit Joueur De Flûteau
4. La Tondue
5. Le 22 Septembre
6. Les Deux Oncles
7. Vénus Callipyge
8. Le Mouton De Panurge
9. La Toute Aux 4 Chansons
10. Saturne
11. Le Grand Pan



             



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