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- Style : Francis Cabrel , Maxime Le Forestier , Brassen's Not Dead, Les Croquants

Georges BRASSENS - Les Funérailles D'antan (1960)
Par SASKATCHEWAN le 21 Décembre 2011          Consultée 4380 fois

Premier album sorti dans les années soixante, Les Funérailles d’Antan fait suite au mitigé Pornographe après un silence inhabituel de deux ans. Pas de bouleversement pourtant : un album de BRASSENS reste un album de BRASSENS. Quelques chansons simples jetées sur disque, au gré des lubies du moment.

Et la lubie principale de BRASSENS en 1960, on dirait bien que c’est la fidélité. La fidélité des femmes, plus précisément. Quatre chansons portent sur ce thème : « Embrasse-les tous », « Le Bistrot », « L’Orage » et « Pénélope ». Elles constituent en quelque sorte l’ossature de l’album, quatre titres solides sur lesquels viennent se greffer les autres. Les mélodies sont mélancoliques et les paroles hésitent entre dérision et affection, comme souvent chez BRASSENS. On retiendra surtout les deux dernières, « L’Orage » et « Pénélope », où l’adultère produit deux textes merveilleux, pleins de références et d’expressions détournées. Là ou d’autres déclamerait tristement « Il pleut, il pleut ! », l’homme à la guitare fourbit ses images :

« Par un soir de novembre, à cheval sur les toits,
Un vrai tonnerre de Brest, avec des cris de putois,
Allumait ses feux d’artifice. »

La tristesse a tôt fait d’envahir tout le disque. « Le Père Noël et la Petite Fille » est un des morceaux les plus enfantins de BRASSENS, avec une mélodie fragile tout droit sortie du coffre à jouets. « Les Funérailles d’Antan », la chanson-titre, poursuit dans la même veine passéiste, mais en apparence seulement. En faisant mine de regretter les enterrements de sa jeunesse, le chanteur ravive le côté risible de toute posture nostalgique. Comme il le clamera lui-même sur l’album suivant (« Le Temps Passé ») :

« Mes vingt ans sont morts à la guerre
De l’autre côté du champ d’honneur
Si je connus un temps de chien, certes
C’est bien le temps de mes vingt ans
Cependant je pleure sa perte
Il est mort, c’était le bon temps »

Difficile d’être nostalgique jusqu’au bout quand on a fait ses premières armes à l’époque des canons Krup et des uniformes bien coupés. Autres temps, autres mœurs, « Le Verger du roi Louis », marque le retour de BRASSENS à une inspiration plus médiévale. Le genre de chansons souvent négligé par les compilations, mais toujours excellent (voir également « Ballade des dames du temps jadis » de 1953 et « La Légende de la nonne » de 1956). Le texte de Théodore de Banville, qui n’est pas sans rappeler la vision géniale du pendu sur la falaise au début de l’Homme qui rit, apporte une teinte macabre à cet album triste et doux. « Le Mécréant » est à peu près la seule récréation gaillarde du disque, mais quelle récréation !

Après deux albums moyens, BRASSENS renoue avec la qualité de ses débuts. Même si « Les Funérailles d’Antan » est une chanson-titre un peu moins tape-à-l’œil que « Le Pornographe », ce septième disque vaut largement le détour, en attendant Les Trompettes de la Renommée.

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   SASKATCHEWAN

 
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- Georges Brassens (chant, guitare)
- Pierre Nicolas (contrebasse)
- Victore Apicelle (guitare)


1. Les Funérailles D'antan
2. Le Mécréant
3. Embrasse-les Tous
4. Le Père Noël Et La Petite Fille
5. Le Bistrot
6. L'orage
7. Pénélope
8. Le Verger Du Roi Louis



             



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