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MYRDHIN - Harp & Shakuhachi (avec Pol Huellou) (1987)
Par MARCO STIVELL le 10 Septembre 2012          Consultée 3776 fois

MYRDHIN et Pol HUELLOU (anciennement Jean-Pol) on le sait se connaissent et partagent la scène depuis longtemps. En 1988, ils ont l'opportunité de réaliser une collaboration plus rapprochée et assez originale. On le sait depuis le dernier album d'An Delen Dir, Courir le Guilledou en 1984, Pol est un passionné des flûtes de toutes sortes et particulièrement, en dehors du whistle irlandais, du shakuhachi, la flûte en bambou japonaise. Cet instrument que l'on a d'abord rencontré en Egypte puis au Népal est arrivé par la Chine au Japon, où il a connu une certaine expansion dans la musique religieuse puis dans un répertoire plus classique durant l'ère Meiji. Tout comme pour la harpe celtique, il devient de plus en plus présent dans nos musiques modernes, MYRDHIN et Pol HUELLOU ayant ici la démarche de faire se rapprocher ces instruments éloignés seulement géographiquement, et qui ont tant de choses en commun (musique modale, poétique...)

On avait déjà commencé sur Courir le Guilledou à découvrir des airs d'Europe du Nord-Ouest avec cet instrument atypique dans leur univers habituel. MYRDHIN et Pol HUELLOU ont tout simplement décidé d'aller plus loin en consacrant un album entier à cette formule, harpe celtique et shakuhachi. Ce disque a été enregistré en Irlande du Nord chez Colum Sands. Bien entendu, il s'agit d'un échange et nous avons donc des airs celtiques avec la présence du shakuhachi, et des mélodies japonaises arrangées pour harpe celtique. Sur les dix morceaux offerts, les musiciens ne s'en réservent qu'un chacun où ils oeuvrent seul ; tout le reste du temps ils jouent ensemble.

Harp & Shakuhachi dévoile toute une série d'airs et de danses plutôt lentes, dans une volonté de conserver un esprit de détente, proche de la méditation. Même un an dro tel que «Ar c'Hazig Yaouank Hag al Logodenn Gozh» conserve la finesse qui a certes toujours été une carastéristique de la musique de MYRDHIN, mais qui dégage ici un parfum différent grâce à l'apport de cette flûte, toute aussi enchanteresse que la harpe. Cette pièce est la plus «évolutive» du disque grâce à une deuxième partie en ternaire, mais de nombreuses autres révèlent autant de charme tout en ne reprenant pas la même idée.

Souvent, Pol HUELLOU et la main droite de MYRDHIN chantent une mélodie ensemble, que l'on soit d'un côté de la planète ou de l'autre. Même sur le versant oriental, on remarquera que Pol HUELLOU n'emploie pas tant que cela cette technique qui consiste à faire jaillir des notes où le souffle ressort de plus belle. On ne la note que sur «The Blackbird and the Trush» (où le flûtiste joue seul) ainsi que le très beau «Ceann Dubh Dilis». Sur «Ko Mori Uta», l'aspect méditatif atteint son paroxysme y compris avec l'accompagnement de harpe, car le shakuhachi ne fait pas dominer sa propre mélodie. Tout est très suave, mesuré. MYRDHIN quant à lui utilise une forme d'accompagnement très simple, sans réelles considérations techniques. Les arpèges coulés employés sur «An Deiladoir» ainsi que «The Shannon's Flowery Banks», tout comme les ornementations de «Curagh Brighde» se fondent dans un ensemble d'ambition virtuose modeste mais à la richesse esthétique inestimable.

Il va sans dire que la totalité des airs saura remporter les faveurs des amateurs de musique contemplative. Ce qui est encore remarquable dans ce disque, c'est la manière dont les deux musiciens et leurs arrangements arrivent à nous faire perdre tout repère géographique à certains moments. C'est le cas en particulier pour les airs irlandais «Cathal Mac Aodh» et «An Bhradog Bhreagach» qui sonnent au final très orientaux ; on peut donc dire que plus que jamais, les frontières sont repoussées. Néanmoins il y a bien sûr de nombreux autres moments où les couleurs sont nettes, tel ce «Kuroda Bushi» proche d'un mode altéré, impropre au celtique ou encore «Ceann Dubh Dilis» qui lui au contraire est très typique, malgré l'emploi d'une note sensible.

Pour ce disque assez court (à peine plus d'une demi-heure), MYRDHIN et Pol HUELLOU nous offrent un beau voyage, où la poésie découle naturellement de la magie propre à ces instruments et à ces musiques, ces dernières n'étant plus aussi différentes qu'on ne pourrait le croire.

Note réelle : 3,5/5

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   MARCO STIVELL

 
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- Myrdhin (harpe celtique)
- Pol Huellou (shakuhachi)


1. Cathal Mac Aodh
2. Kuroda Bushi
3. The Blackbird And The Trush
4. Ceann Dubh Dilis
5. The Shannon's Flowery Banks
6. An Bhradog Bhreagach
7. Ar C'hazig Yaouank Hag Al Logodenn Gozh
8. An Deiladoir
9. Curagh Brighde
10. Ko Mori Uta



             



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