A l'est du soleil, à l'ouest de la lune est le nom d'un conte d'enfant célèbre en Norvège. C'est déjà le quatrième opus des beaux gosses de la new-wave poppy scandinave. Mais nous sommes aussi en 90, ce courant musical vit ses derniers instants de domination dans les charts. Pour les derniers combattants, la partie devient difficile. Mais pour une fois, la pochette sonne moins préfabriquée que d'ordinaire, c'est un début prometteur à défaut d'autre chose !

Nous constatons rapidement que nos trois éphèbes des terres glacées sont allés chercher un standard de la grande époque du Rock'n'roll pour lancer leur album ! Dingue non ? Mais pas n'importe lequel, il s'agit du céleste classique "Crying In The Rain" que le duo magique des EVERLY BROTHERS avait fait connaître en 1962. Cette compo de la grande Carole KING devait tout son charme suranné à la superposition des voix des frangins Phil et de Don. Et bien, nos A-HA ne se sont pas démontés pour autant et ont refait les tierces et quartes en chant derrière le lead de Morten avec une redoutable efficacité, et le résultat est somptueux. Les deux groupes resteront très proches après ce glorieux épisode.

"I Call Your Name" est le single suivant, collaboration entre Paal et Magne, un classique de nos p'tits gars, pas un de leurs meilleurs, mais tous les ingrédients de leur succès y sont présents. "Early Morning" est le dernier - quoi seulement trois ? - et malheureusement, il ne présente pas le moindre intérêt. En tout cas pour moi, mais n'oublions pas que je ne suis pas une membre extrémiste du fan-club des Norvégiens. J'ai souvent été surpris de la proportion énorme de titres que les fans aimaient, certains totalement transparents, comme les fans d'Elvis en somme, aveugles et dépourvus de jugeote.

Pour la première fois, il nous faut donc chercher ailleurs pour nous sustenter à l'écoute d'un album du trio. Alors certes, j'aime bien la douceur qui émane de "Non Stop July", le seul morceau que je vous conseille véritablement d'écouter. Ensuite ? Le chant original de "East of the Sun" n'est pas pour me déplaire, pour une fois que Morten ne joue pas à la vierge effarouchée ! Et puis ? Heu... Le petit riff de "Cold River" est mignonnet et je me souviens vaguement de "Slender Frame". Bref, c'est pas la grande joie !

Je suis clairement sur un 2,5, grâces soient rendues au titre d'exception qui ouvre l'album. Toutefois, le reste et le climat de l'époque n'encouragent pas à la découverte de cette livraison, sans doute la plus faible d'A-HA jusqu'à présent. Je vais me faire couvrir d'injures mais je reste sur un 2.