Ah ça c'est sûr, Vol. 4 est un vrai album d'hallucinés... Après le déjà  suffisamment aéré (tout en restant lourd) Master of Reality, Vol. 4 en remet une couche sur la diversité dans le rock satanique cher au groupe. Mais le côté "groupe en vacances" et en proie aux drogues ressort fortement sur ce disque et participe à son climat particulier.

La première piste est l'une des plus révélatrices de ce parti pris. "Wheels of Confusion / The Straightener" démarre sur un riff bien bluesy lent avant de partir sur un développement avec effets psychédéliques. Iommi joue ensuite un gros riff dévastateur derrière lequel il a placé une guitare clean, on notera d'ailleurs déjà le côté californien propre à l'album. La guitare se dédouble et hurle finalement pour la conclusion. Dans tous les cas proposés, on jouit, rien de moins. Ce premier morceau est une vache sacrée du rock gras "évolutif" (ouf, j'évite le mot qui fâche).

Et le reste est de la même qualité, avec une diversité encore plus marquée. Par exemple, à suite de la superbe ballade "Changes" aux forts relents de mellotron, Iommi place une de ses chères expérimentations, toujours courte mais spatiale et intéressante si l'on se place d'un point de vue amateur de musique contemporaine (c'est mon cas). Il y a aussi, après le terrible et maléfique "Cornucopia", la présence de "Laguna Sunrise", cette rêverie façon Sunset Beach (ouais, on peut ne pas parler seulement de l'aube) dans un style folk acoustique, à laquelle il ne manque que le chant des oiseaux marins.

N'oublions pas bien sûr les morceaux rock dangereux de la mort qui tue, tous aussi hallucinés les uns que les autres : "Tomorrow's Dream" et son riff funky, la grosse artillerie en partie percussive de "Supernaut", la superbe nappe et le solo de guitare de "Snow Blind", la grosse basse de "Cornucopia", ainsi que le final "Under the Sun / Everyday Comes and Goes" très axé sur la guitare.

Nous sommes clairement toujours dans une période dorée pour BLACK SABBATH, constellée de chefs-d'oeuvre, sachant que le prochain sera encore meilleur (oui, c'est possible !)