Nous y somme, voilà le dernier volet de la tétralogie sacrée de LED ZEPPELIN, le final de ce cercle soit-disant inviolable. Si le premier album du groupe n'a effectivement pas volé sa couronne, ce n'est clairement pas le cas des deux suivants, surtout le II.

Donc, que vaut cet affreux jojo (pardon, Zoso) ? Lui aussi est vu comme l'Everest alors qu'il ne s'agit que du Mont Blanc. Trois morceaux se posent quand même en tueries irrésistibles. Nier que "Black Dog" est une grande chanson, c'est faire preuve de mauvaise foi. Elle remplit son rôle d'ouverture à la perfection, et il faut vraiment détester le rock pour ne pas commencer à frétiller à son écoute. Encore que les cris de Plant agacent à la longue. "Four Sticks" est un autre moment fort de l'album. Bonzo y fait des merveilles, c'est limite s'il ne s'agit pas de sa meilleure performance – en studio, bien sûr. Seul regret, un Jimmy Page moins flamboyant qu'à l'accoutumée, mais un jeu omniprésent aurait tout foutu en l'air. Enfin, "The Battle of Evermore" est un bien joli morceau folk, en tout cas c'est à cela qu'aurait dû ressembler tout le Led Zep III. Les voix de Plant (plus calme que d'habitude, ouf) et de Sandy Denny se mêlent et se croisent avec brio.

Pour le reste, tout n'est que souffrance. Alors oui, il y a "Stairway to Heaven" sur cet album. Le problème avec cette chanson n'est pas qu'elle est fondamentalement mauvaise, mais elle est incroyablement surestimée. L'instrumentation est de très bonne facture (Page n'est pas un manche, on est d'accord), et les structures déployées donnent une construction intéressante, mais ce n'est pas du génie non plus. Le chant, en revanche, est clairement un point faible. Non pas que Plant se met à crier encore plus que d'habitude, mais c'est surtout au niveau du feeling et de l'émotion. Ces deux caractéristiques ne sont pas calculées, il s'agit de faire de la musique dans le plus pur esprit artistique. Cependant, le chanteur ne transmet pas autant d'émotions qu'on veuille le faire croire. Dommage, cela fait de "Stariway to Heaven" juste une chanson correcte.
Le reste de l'album est par contre à jeter, il n'y a aucune raison d'être indulgent. Bon, à titre personnel, j'aime bien de temps à autre "When the Levee Breaks", et encore. Le point d'orgue est bien le navrant "Misty Mountain Hop", ridicule et poussif.

En résumé, le quatrième Led Zep est moins bon qu'on veut le faire croire. Trois bonnes chansons, une quatrième qui a volé à moitié son statut de chef-d'oeuvre, et le reste tout bonnement indigent, voilà ce qu'il faut retenir. Le temps va ensuite être plus long pour le prochain album, mais une surprise de taille se profile à l'horizon.

Note réelle : 2,5/5