Longtemps je me suis demandé si je devais mettre 3 ou 4 à Technical Ecstasy. Objectivement, il est vrai que l'on est en dessous de ce que le groupe a l'habitude de proposer depuis toujours, même le premier album que j'ai du mal à apprécier à sa juste valeur. Et pourtant je prends plus de plaisir avec ce septième disque, je sais que c'est aisément contestable, mais je m'octoire le fait de le noter ainsi, sans honte.

Il faut dire que je ne vois tout simplement rien à reprocher à ce disque. "Back Street Kids" avec son mélange de grosses guitares et de synthétiseur Moog, le funèbre "You Won't Change Me" où Tony Iommi fait un boulot fabuleux, "Gypsy" et son rock à tambourin où brille la basse, le funky "All Moving Parts (Stands Still)" et son superbe (mais hélas trop court) décollage, les éléments blues sixties savoureux de "Rock'n'Roll Doctor", tout ça c'est du très très bon ! Et n'oublions pas "Dirty Women", son effet racoleur, ses guitares harmonisées ou doublées, sa fin dantesque et certains effets progressifs du diable qui subsistent encore, bien que le groupe se soit considérablement assagi pour ce disque. Bref, rien pour tempérer la fureur noire du groupe...

...Ah, si, les ballades quand même. Hé bien elles m'émeuvent toutes les deux, mais de toute façon j'ai toujours été loin de reléguer ce type d'expériences aux nanas. "It's Alright" et son piano en noires que Pascal Obispo ne saurait renier nous conduit vers une ballade mélancolique qui rappelle les Beatles, avec de superbes parties de guitare électrique et nylon. Pour la première fois on rencontre la voix plaintive de Bill Ward, assez belle et qui me rappelle celle de Tim Hart de Steeleye Span. "She's Gone" quant à elle est une pure merveille, ne serait-ce que grâce à son arpège de guitare acoustique et sa nappe de cordes fragile. Ozzy la chante dignement, que demander de mieux ? Rien, ce disque est superbe, point barre. Chansons inspirées, variées, avec un groupe en pleine forme et réhaussé par la présence de Gerard Woodruffe, claviériste qui n'a rien à envier au Wizard Rick Wakeman (il est même plus fin !), bref le pied.