Franchement ça aurait pu être pas mal. Townsend est du genre à réussir la plupart de ses paris. On veut du beau ? Voilà Terria messieurs dames. Ca tabasse pas assez ? Ecoutez Deconstruction. Finalement quelque chose de plus accessible serait préférable ? Hop, Addicted. Et pour le barré, on pour toujours piocher chez Infinity ou Ziltoïd.

Bref, à part le très moyen Physicist et le pitoyable Ki, Devin a toujours su plus ou moins me convaincre et j'avoue être amateur de toutes ses personnalités. Ainsi, l'opus se voulait beau, apaisant, épuré des démons intérieurs de son créateur tourmenté. Vaste programme !

Hélas, Ghost semble cette fois venir d'une zone cérébrale un peu trop proche d'un cortex nommé paresse ou d'une circonvolution créative endormie depuis bien trop longtemps. On a le droit ici à près de 75 minutes d'ambient foireux, sur lesquelles plane une nette odeur de... Vide ? Des minutes qui s'étirent, avec une vague flûte de temps en temps, des chuchotements, trois pauvres accords de guitare sèche... C'est finalement très surfait, et on sera plus agacé qu'apaisé. Pas d'émotion ici, tout semble artificiel. Ecoutez l'album en entier est une sacrée épreuve.

Deux morceaux sont réellement bons : "Fly" qui m'avait fait espérer, et le très beau "Blackberry". Pour tout le reste on trouvera disséminées ici et là quelques belles choses ("Feather", "Heart Baby") ou lignes de chant agréables ("Ghost", "Texada"). Le reste, c'est de la musique d'ascenseur.

En clair Ghost aurait pu être une sorte d'EP d'ambient plutôt sympathique. Mais tel qu'il est présenté, mieux vaut passer son chemin.

A retenir : "Fly", "Blackberry".

1,5/5.

NB : j'estime cette galette légèrement au dessus de Ki, car bien plus cohérente. Et puis la pochette est bien.