Voilà donc notre cher Devin apaisé, réconcilié avec lui-même. Fort bien. Et pour nous, auditeurs, ça change quoi ? Et bien Devin verse désormais dans une espèce de pop-ambient parfois sympathique quand on creuse un peu ("Fly", le contrysant "Blackberry") grâce à quelques mélodies pas trop moches et qui flattent un peu l'oreille, mais qui le plus souvent tombe malheureusement à plat faute d'inspiration et d'originalité.

Car il ne suffit pas de faire de l'ambient apaisant pour que la sauce prenne, encore ne faut-il pas se contenter de ressortir tout bêtement l'attirail ou le kit du parfait petit apprenti de l'ambient. Ainsi les codes clichés sont respectés : flûtes, bain d'éther new-age, guitares acoustiques aux réverbérations planantes, et ambiances ... style "série Nature & Découvertes, volumes 1 à 12, du calme de l'océan lors du coucher du soleil aux senteurs humides de l'épaisse forêt verte tropicale après la pluie, et en cadeau une montagne en arrière plan, avec de la neige dessus pour faire beau".

En soi cela n'est toutefois pas un ratage complet. Non, bien sûr, mais presque, car on était en droit d'attendre quelque chose de disons ... plus surprenant, de moins conventionnel. Quelque chose qui n'aurait pas été fait des années auparavant. Et aussi quelque chose qui soit moins long, car de l'ambient indigeste, qui se remarque parce qu'on se demande où en est le lecteur et si c'est bientôt fini, c'est plutôt mauvais signe.

Parfois l'apaisement vire même vers une espèce de sérénité joyeuse un peu ridicule "Ghost", ce qui est un comble. Un égarement inapproprié aurait dit dans d'autres circonstances notre DSK national. Au final, on en vient à regretter que l'ami Townsend ne renoue pas avec ses tourments. Un mal pour lui, du bien pour nous en somme. C'est peut-être égoïste, mais vu le résultat absolument pas probant de cette galette, les démons de la création ne pourront que faire mieux.

Note réelle : 1.5/5