L’album du rééquilibrage. Macca s’y trouve en position de co-leader avec son pote John. Et le résultat est franchement à la hauteur. Les influences rock’n’roll définitivement digérées, le duo va laisser libre cours à toute sa créativité, ce qui n’est pas peu dire.
Voyez plutôt cette liste de morceaux : on débute par la formidable « Drive my car ». Les chansons d’amour y sont sublimes, on y retrouve la frenchy « Michelle » qui ne l’a jamais fredonnée ? Hein ? Pas moi… Ni personne dans la rédaction ! Et « Girl »… ? Ah « Girl » ! Que de soupirs ! Quelle comptine amoureuse de première bourre ! John est un maitre dans l’art de séduire les femmes. Nul doute là-dessus. « I’m Looking Threw You » est une merveille.
George s’émancipe peu à peu de ses complexes, « Think for yourself » est très réussie. On entend son sitar original et fluide sur « Norvegian Wood » et « The Word », toute l’influence de son maître Ravi Shankar. Quant au petit batteur, il cosigne sa première compo avec « What Goes on », qu’il a le plaisir de chanter.

Rubber soul n’est pas le pic de créativité des scarabées. Il est en revanche la parfaite introduction à leur deuxième partie de carrière : un groupe mûr, un collectif au service d’un talent insolent. La décision de stopper les tournées et de se concentrer sur les albums studios est une des conséquences de ce changement de cap.
L’album est 5eme dans le classement Rolling Stones des 500 plus grands albums… A posséder impérativement.