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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Jacques HIGELIN - 75 (2016)
Par RAMON PEREZ le 27 Novembre 2018          Consultée 818 fois

La première fois que j’ai vu Jacques HIGELIN sur scène, il s’est produit un moment de flottement que le chanteur a très mal pris. Il nous a dit quelque chose du genre « applaudissez-moi ou huez-moi, mais l’indifférence jamais ! » A voir les réactions épidermiques provoquées par son dernier album, dans un sens ou dans l’autre, je ne peux que saluer sa capacité à faire vivre cette philosophie jusqu’au bout. Est-ce que j’aime cet album ? Je n’en sais rien. Dans ma chronique d’Alertez les bébés, je parlais de cette catégorie de disques pour laquelle il est bien difficile de se positionner en terme de bien et de mal tant ils croisent ailleurs. Ce 75 en fait partie. Je lui mets une note parce qu’il en faut une, mais je pourrais en mettre une autre que ce serait pareil pour moi.

Chiant, enthousiasmant, lénifiant, rageur, gracieux, lourdingue… ce disque est tout cela par moments. Un concentré d’émotions contradictoires propres à perdre l’auditeur ou à l’envoûter pour longtemps. Une expérience physique. Parlons directement du dernier titre, une conclusion ubuesque à cette discographie. Au moment d’achever son œuvre, HIGELIN, qui se doute faire là son dernier disque, s’abandonne totalement à son côté le plus noir. Lui, qui a finalement construit son image sur une image positive, termine par un gros fuck, un bon glaviot dans la gueule de son public ! A la première écoute, il ne vient qu’une question : pourquoi ? Evidemment, vu la suite (l’album n’a pu être défendu sur scène et a ensuite été laissé orphelin, avec le statut du chant du cygne à porter), on a tendance à voir dans ces 20 minutes rageuses une formidable démonstration de fureur de vivre, prête à tout emporter sur son passage sans considération de la trace laissée. A la réécoute on entend clairement le côté live du truc, la même recette qu’ « Alertez les bébés » (le morceau), sauf que cette fois les musiciens sont conviés au sabbat. Ce sont ceux de ses dernières tournées (Christopher Board et Alice Botté en tête), connaissant parfaitement le maitre de cérémonie et à l’aise dans le côté hypnotique et explosif.

Ce genre de titres a toujours parsemé la discographie de Jacques HIGELIN. Mais il n’avait jamais osé baser un album entier sur cette facette. C’est donc chose faite ici. En plus du dernier titre « Habla quoi » a ce côté explosif. En revanche « L’emploi du temps », « J’fume » et « Loco loco » sont beaucoup plus apaisés dans leur approche. Ils font penser au travail d’Arthur H avec Nicolas Repac. Clairement un style qu’on aime ou pas. Restent enfin les trois chansons (au sens mélodique du terme), plutôt réussies. Elles détonnent avec le reste du disque qui est déclamé. Mais elles sont écrasées par la masse du reste de l’album.

Je crois que j’apprécie davantage le geste final que la musique elle-même. Un véritable acte punk qui quelque part rehausse d’un dernier cran la stature du chanteur. Ce côté « je te dis adieu, va te faire foutre ! » absolument génial. Mais n’étant pas d’un naturel trop masochiste, ce n’est pas ici que je reviendrai le plus souvent me souvenir de Jacques HIGELIN. Par contre, quand j’aurai besoin d’un petit coup de griffe…

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   BAYOU

 
   RAMON PEREZ

 
   (2 chroniques)



- Jacques Higelin (chant)
- Rodolphe Burger (guitares)
- Dominique Mahut (percussions)


1. Elle Est Si Touchante
2. L'emploi Du Temps
3. J'fume
4. Loco Loco
5. Lonesome Bad Boy
6. Habla Quoi ?
7. Le Monde Est Fou
8. A Feu Et à Sang



             



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