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Etta JAMES - The Second Time Around (1961)
Par LE KINGBEE le 21 Août 2018          Consultée 1720 fois

Si le premier disque d’Etta JAMES proposait son visage de profil, c’est de face que nous apparaît la chanteuse sur la pochette de ce second opus. Le label reprend la même recette que dans le premier disque, mêmes producteurs avec les frères Chess, même arrangeur avec Riley Hampton et enfin un répertoire sans prise de risque comportant une composition de la chanteuse pour dix titres. Quatre de ces dix faces seront préalablement éditées en singles sur trois microsillons. Chez Chess, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier.

Peu de prise de risque dans le choix des titres proposés, 90% de reprises avec en ouverture « Don’t Cry Baby », un titre gravé sur un Race Record en 1929 par Bessie SMITH pour la Columbia. Avouons que si le titre a été repris en instrumental et en Jazz vocal de façon mollassonne, l’enthousiasme de la chanteuse permet de renouveler le morceau. Peut-être la meilleure reprise chantée de cet old time avec la future version de Queen Latifah, une version plus inspirée que les essais d’Aretha FRANKLIN ou Madeleine PEYROUX. « Fool That I Am », ballade sentimentale de Floyd Hunt, a connu des versions plus larmoyantes les unes que les autres avec Dinah Washington ou Lavern Baker. Seuls changent les arrangements, la présente version privilégiant les cordes, et principalement les violons, pas le genre de titre à nous faire sauter au plafond. Ce titre connaitra une seconde vie via une reprise tout aussi ennuyeuse avec l’anglaise ADELE épaulée d’une guitare acoustique.
Après avoir dans son premier disque repris un titre du prolifique Harold Arlen, créateur de « Over The Rainbow » (Le Magicien d’Oz), elle récidive avec « One For My Baby »⃰ que reprenait Fred ASTAIRE dans le film « The Shy’s The Limit ». Cette romance de limace a connu moult versions toutes aussi peu enthousiastes les unes que les autres et Etta JAMES peine à attirer notre attention. Il est impossible de gagner un Grand Prix de Formule Un avec une 2 CV, c’est pareil en musique.
« In My Diary », romance des Moonglows troupe doo wop dans laquelle figuraient Bobby Lester et Harvey Fuqua l’ancien boy-friend d’Etta, pourrait figurer comme le parfait prototype de la ballade guimauve early sixties. Inutile de préciser qu’on ne se roule pas par terre à l’écoute de cette sucrerie. Il faut attendre « Seven Day Fool » pour que le disque prenne son envol avec une vraie pièce de R&B, curieusement composée par Bill Davis, beau frère de Berry Gordy et songwriter de l’écurie Tamla Motown. Ce titre plein de peps connaît soudainement de nouvelles versions durant le nouveau millénaire avec Jully Black, Kicca & Intrigo ou la formidable chanteuse tex mex Gizzelle. Etta JAMES reprend souvent ce titre sur scène dans des versions Live hautes en couleurs.
En face B, « It’s Too Soon To Know », ballade d’après-guerre gravée par les Orioles, cantonne le disque dans le domaine de la ballade bien lisse. A noter qu’on retrouve ici des intonations qui influenceront bientôt Shirley Bassey. On fait encore plus vieux avec « Dream », une reprise de Johnny Mercer popularisée par les Pied Pipers, ancienne troupe vocale de Jo Stafford. Riley Hampton a beau placer quelques pizzicatos de cordes, le titre sonne toujours aussi « post war ». Seule composition, « I’ll Dry My Tears » nous renvoie encore au domaine de la ballade, rien d’anormal avec un tel titre. Le timbre prend de la hauteur avec « Plum Nuts », un inusité de Robert Plummer, qui a pour mérite de nous faire quitter le sentier de la ballade à travers un organe vocal hors du commun. Le disque se termine avec un standard du Jazz popularisé par le grand Duke Ellington, « Don’t Get Around Much Anymore ». Le morceau repris par moult formations de Jazz instrumental ne tarde pas à tomber dans l’escarcelle du Jazz Vocal, les Ink Spots, ensemble vocal d’Indianapolis mêlant R&B, Doo-Wop et variété ayant repris avec succès le titre vingt ans auparavant. Si la présente version vaut par le chant pour le moins 95% des 150 reprises chantées, avouons qu’il n’y a pas de quoi hurler Victoire !

Ce second disque nous expédie encore vers l’histoire du verre à moitié vide. Si le chant demeure quasiment inattaquable, le nombre de romances et de bluettes à l’eau de rose nuit aujourd’hui grandement au disque. Comme dans le premier, les arrangements et l’orchestration de Riley Hampton ont l’âge de leurs artères. En clair, une excellente chanteuse employée ici dans un registre trop poli naviguant entre musique populaire d’après-guerre et un R&B fifties ne sachant pas s’il doit rallier le public noir ou les potentiels acheteurs blancs. Ce disque ne vaut de nos jours pas plus qu'un 2,5. Patience, Etta JAMES sera bientôt la chanteuse de quelques brulots Blues.

⃰On conseille les versions d’Iggy Pop ou de Hugh Laurie, elles apportent un visage plus croustillant du morceau.

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   LE KINGBEE

 
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- Etta James (chant)
- Riley Hampton (orchestre, arrangements)


1. Don't Cry Baby.
2. Fool That I Am.
3. One For My Baby.
4. In My Diary.
5. Seven Day Fool.
6. It's Too Soon To Know.
7. Dream.
8. I'll Dry My Tears.
9. Plum Nuts.
10. Don't Get Around Much Anymore.



             



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