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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Lara FABIAN - Ma Vie Dans La Tienne (2015)
Par BAKER le 25 Juillet 2019          Consultée 1153 fois

Le Secret a été un disque polarisant. On l'a adoré. On l'a détesté. On l'a défendu, on l'a massacré aveuglément. Il s'est très bien vendu, mais curieusement semble avoir disparu des radars. Bref, c'était un essai curieux dont les fans de Lara FABIAN se souviendront longtemps. Lara aussi. Juste après son enregistrement, lui arrivera la pire tuile qui puisse tomber sur un chanteur : la perte d'audition. Trauma sévère qu'elle mettra plusieurs mois à surmonter. Ma Vie Dans La Tienne est donc un album de revanche, fait par une musicienne frustrée qui a bien failli tout perdre. Est-ce en corrélation avec son accident ? Toujours est-il que si Le Secret souffrait d'un son assez médiocre, trop compressé et parfois saturant, Ma Vie est lui carrément, complètement et effroyablement DE-GUEU-LASSE.

Ce ne sera pas l'unique problème de cet album, mais il est de taille. Le brickwall a pour habitude de fatiguer l'écoute, et rendre pénible les albums de 40 minutes. Là, on parle de saturations qui flinguent l'oreille des auditeurs au bout de 40 secondes. Une catastrophe absolue qui, oui, je vous confirme, pourra dégoûter le client potentiel à elle seule. Mais il n'y a pas que côté son que ça ne va pas : changement de vie, remise de maladie (car c'en est une), changement de management, Lara repart dans une nouvelle carrière. Et pour le moment, ne sait pas trop où aller. Elle hésite entre électro pure (qu'elle abordera tel un blason quelques petites années plus tard), chanson comme-elle-sait-faire, et nouvelle scène française, mais pas trop, faut pas déconner, on a sa fierté.

Le disque se montrera donc, bien plus que les autres, d'une grande hétérogénéité. Ca c'est le terme poli. Le terme moins poli, plus franc du collier, c'est : bancal. Trois titres se montrent au niveau de ce que notre belle diva sait faire de mieux : le morceau-titre est rempli de délicatesse, les cordes synthétiques de fin lui conférant, belle ironie, un côté intemporel (disons classique). "Le coeur qui tremble" essaie aussi le mélange de minimalisme et de précision d'écriture, et là encore, Lara arrive à nous toucher. Rien de comparable cependant avec "L'oubli", chef-d'oeuvre poignant sur la maladie d'Alzheimer, splendide, grandiose. Et donc avec un son catastrophique qui rend le final traumatisant. Mais ne soyons pas chafouins : sur ces trois morceaux, et s'il en était encore besoin (à priori oui), Lara prouve qu'elle peut être une grande, une très grand artiste de variété de luxe.

Ce qui ne sera pas le cas, ce n'est rien de le dire, de la majorité des autres titres qui s'enlisent à mesure que Lara perd pied. On débute plutôt mal avec un "Quand je ne chante pas" qui fait plus Nana MOUSKOURI que Lara FABIAN (remember TLFM ?), avec une bonne humeur à la noix qui ne lui sied pas du tout, d'autant que les velléités symphoniques du final ne servent à rien. Des titres moyens comme "Le désamour", "Relève-toi" ou la très, mais alors vraiment TRES Julie ZENATTI-esque "S'il ne reste" font illusion, avec une écriture et une interprétation correctes, mais la sortie de piste n'est jamais loin...

"Elle danse" déjà pique tout à "Fire down below" de David KNOPFLER, avec un refrain anticlimatique et piqué sur un classique des années 80 (lequel je ne sais plus, mais toi, ami lecteur, peut-être trouveras-tu la réponse et gagneras le droit de la publier). "L'illusioniste" aurait pu marcher, avec sa mélodicité très ARENA et son côté onirique, mais décidément le ciment ne prend pas. Et puis "L'illusioniste est de ces hommes qui SAIT pourquoi", eh bien oui, Lara, n'aie pas peur de le montrer : nous aussi, nous sachons ! C'est sur "Ton désir" qu'elle se perd le plus : c'est si putassier dans son genre qu'on dirait du GREGOIRE ou du VIANNEY. 4 accords, ça ne lui va pas. Ca a toujours été le cas.

Disque bizarre donc, pas foncièrement mauvais ("Pure" reste un petit cran en-dessous), mais incroyablement déséquilibré. Ma Vie Dans La Tienne est un disque de transition, de longue et douloureuse transition. Lara saura s'en tirer à bon escient en se réinventant totalement ; en attendant, ses détracteurs la haïront toujours plus (la pochette vômi-de-Chiroubles n'arrange rien), les médias l'ont de nouveau semi-oubliée, et nous, de nous dire qu'une artiste qui écrit "L'oubli" ne peut pas être tout à fait mauvaise. Sur ce coup, elle aura juste oublié d'être tout à fait bonne.

Note finale : 2,5 / 5

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   BAKER

 
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- Lara Fabian (chant, choeurs)
- David Gategno (guitare, claviers, prog, batterie, percussions, ch)
- Quentin Bachelet (claviers, prog)
- Julien Schulteis (claviers, prog)
- Vincent Bidal (claviers)
- Lionel Suarez (accordéon)
- Michel Aymé (guitare)
- Denis Piednoir (guitare)
- Jan Pham Huu Tri (guitare)
- Laurent Vernerey (basse)
- Jean-philippe Fanfant (batterie)
- Amalya (choeurs)
- Ludivine Aubourg (choeurs)


1. Quand Je Ne Chante Pas
2. Ma Vie Dans La Tienne
3. Le Désamour
4. S'il Ne Reste Qu'un Ami
5. Envie D'en Rire
6. Le Coeur Qui Tremble
7. Ton Désir
8. L'illusioniste
9. Elle Danse
10. Relève-toi
11. L'oubli



             



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