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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Yves DUTEIL - La Tarentelle (1977)
Par ERWIN le 20 Août 2015          Consultée 3990 fois

Voilà, ça devait arriver ! Un 5 étoiles pour un album de Yves DUTEIL. Je sais, c'est le premier que je mets à un artiste de variété française. J'ai pourtant fait entre autres ténors Véronique SANSON et Julien CLERC. J'en vois qui hurlent à la mort dans le fond de la classe ! Du calme ! Mais non, les gars, le bon gros Black Metal ou le Rock'n'roll ne sont pas les seules formes de musique intègres et qualitatives. Les écoutes de BURZUM, de JERRY LEE LEWIS ou de APHEX TWIN ne sont pas contre-indiquées avec celle de DUTEIL. C'est donc le gentil troubadour qui s'en tire avec les honneurs de ce point de vue. En tout cas, cela signifie probablement quelque chose. On est d'accord, il y a probablement un côté kitschounet dans certaines de ses ritournelles mais, au final, l'oeuvre produite est remarquable.

On débute avec la super classique "La tarentelle" qui témoigne non seulement du niveau remarquable de l'artiste à la guitare – ouais essayez donc de chanter cette tarentelle en vous accompagnant à la gratte, un paquet de caramels mous à qui y arrive ! Moi, je merde à chaque fois ! -. Alors, c'est possible, les paroles sont tartignolles. Vous trouvez vraiment ? Bah pas moi, j'ai souvent cette chanson en tête, et je trouve qu'elle déchire sa race. Ouais, comme "Jailhouse rock" d'ELVIS ou "Det som en gang var" de notre joyeux Varg, désormais aussi champêtre qu'Yves puisqu'il vit en Creuse. Mais le grand classique de cette livraison est "Prendre un enfant par la main", qui a tout de même été élue plus belle chanson française de tous les temps par un jury de spécialistes dans les années 90. Ce n'est pas rien d'obtenir une distinction de cet acabit. On entérine avant toute autre chose, mais si on passe à l'analyse de cette chanson que tout le monde connaît, il ne fait aucun doute qu'on tient là un titre d'exception. Ce n'est pas compliqué, pensez à votre enfance, à l'innocence dont étaient empreintes chacune de vos actions et de vos pensées avant que les données sociales de nos sociétés soit-disant civilisées ne prennent le pas sur votre personnalité. Au final, vous aimerez cette chanson, car elle ressemble à l'enfant tapi en chacun de nous.

Comme à chaque album, Yves fait la preuve de ses talents de poète maître des mots. Ici, c'est la magnifique "Lucille et les libellules" qui joue ce rôle avec un talent insolent. "La puce et le pianiste" rebondit sur un rythme impertinent, en décrivant l'histoire de la puce qui fait naître le jazz en sautant sur les doigts d'un pianiste. Encore moins connue, "Petit patron" fait l'apologie d'une fraternité qu'on aimerait plus présente dans notre société. Voilà sans doute la révélation des idéaux démocratiques de l'artiste, qui deviendra le maire que l'on sait. On regrette plus loin la durée minuscule de la mignonne "Les bonheurs perdus". Alors, ouais, ok, il y a "Le petit pont de bois". Vous pouvez tous vous moquer de son orchestration naïve, de ses paroles enfantines et du ton doucereux avec lequel notre artiste chante cette composition rustique. Il n'empêche, le résultat n'a rien de déshonorant et reste un bel exemple de l'art musical naïf.
Mais il y a à coté des mélodies sublimes, ainsi celle de "Il me manquait toujours" quelques secondes plus tôt sur le disque.

"Le mur de la prison d'en face", avec son piano sépulcral, nous fait entrer de plain-pied dans le pré-carré des grands auteurs de la chanson française, avec une description saisissante des boulevards de Paris. Ce n'est plus de petites comptines de feux de camps qu'on cause ici, mais bien de compositions ayant une tenue certaine. Encore plus belle, "Le fruit de mon verger" est une complainte positive d'une merveilleuse lumière, les paroles sont parfois hermétiques mais on ressent l'optimisme émanant des compositions de DUTEIL à l'écoute de cette chanson. Le gouailleur parisien reprend du poil de la bête avec la compo qui ponctue d'un point final la superbe leçon de musique qu'est ce troisième album : "Les ptites casquettes". Comme il dit, il est bien classé dans "les divers et les bizarres", et plaisir et amusement seront toujours les pôles majeurs de son art.

En analysant chanson après chanson, cet album fait partie d'une confrérie bien rare dans l'histoire de la musique populaire, celle des albums qui ne contiennent que des chansons mémorables, oscillant toutes entre le 4 et le 5. C'est tellement peu fréquent que la seule note qui me vienne à l'esprit est un bon gros 5, non pas synonyme de perfection - ça n'existe pas -, mais d'exceptionnel. Vous seriez bien avisé de tenter l'écoute si vous ne souhaitez pas rater quelques mélodies essentielles pour le bonheur. C'est dit, j'assume !

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   ERWIN

 
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- Yves Duteil (chant, guitare acoustique)
- Slim Pezin (guitare électrique)
- Sauveur Mallia (basse)
- Pierre-alain Dahan (batteries)
- Marc Chantereau (percussions)
- Jean Musy (piano, direction orchestrale)
- Pierre Louis (violons)
- Roland Romanelli (accordéon)
- Emile Mayousse (hautbois)


1. La Tarentelle
2. Il Me Manquait Toujours
3. Le Petit Pont De Bois
4. Lucille Et Les Libellules
5. Prendre Un Enfant
6. Le Mur De La Prison D'en Face
7. La Puce Et Le Pianiste
8. Petit Patron
9. Les Bonheurs Perdus
10. Le Fruit De Mon Verger
11. Les P'tites Casquettes



             



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