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Stephan EICHER - Ode (2022)
Par GEGERS le 27 Novembre 2022          Consultée 1988 fois

Après deux E.P dématérialisés publiés plus tôt dans l’année, au début du printemps puis de l’été, Stephan EICHER s’est finalement résolu à sortir un nouvel album. Une étape nécessaire pour continuer à exister en tant qu’artiste ? Mon répertoire existait sans cet album, dit-il. Les gens qui cherchent des chansons de Stephan EICHER les trouvent. Alors pour ajouter à cette petite montagne de chansons, il fallait que le nouveau matériel soit pertinent et exprime clairement ma vision des choses. Je suis encore vivant, j’ai encore beaucoup de plaisir à écrire de la musique et à chanter chaque jour. J’adore mon métier, c’est ma vie.

Ode… Ode à quoi ? A la joie ? A la vie ? Il est vrai que cet album, plutôt enlevé, se révèle plus lumineux que son prédécesseur de 2019, Homeless Songs, malgré des clairs-obscurs qui s’étendent comme s’allongent les ombres quand l’automne resserre son emprise. Ce nouvel album est une étreinte pleine de classe, une accolade baroque. Ecouter Ode, c’est se laisser embarquer en toute confiance dans les bras d’un ami précieux. Alternant minimalisme des arrangements et sophistication orchestrale, Ode est un album que l’on peine à situer dans la discographie du chanteur, quelque part entre les opus rock des années 90 et les réalisations plus récentes. Au menu des textes, du Français beaucoup (Philippe Djian, naturellement), un peu de Bernois (Martin Sutter, évidemment), et quelques lignes en Japonais, le chanteur collaborant avec la rappeuse Yuuko Sings à l'occasion du duo inattendu de "Où sont les clefs", malheureusement pas le plus percutant de l’album.

Poétique et inclassable, Stephan EICHER nous ressert 6 morceaux déjà connus de ceux qui ont écouté les E.P publiés plus tôt dans l’année. S’y ajoutent "Ne me dites pas non pt. 2", relecture du morceau publié en single en 2020, présenté dans un habillage à la fois plus folk et plus riche en mélodies, ainsi que "A nos cœurs solitaires", une nouvelle version très soul mais pas pour autant très réussie de "Solitaires", initialement paru dans une version rock bien plus convaincante sur l’album Eldorado en 2007.

Sur ces 8 titres se greffent quatre titres inédits, qui ne changent pas réellement la donne : les chefs-d’œuvre du début d’année ne font ici que confirmer leur statut. Ainsi, le piano discret de "Sans contact", qui nous avait déjà embarqués sur l’E.P mars, se révèle une introduction d’album parfaite, décrivant la renaissance qu’ont connue les artistes à la fin des confinements successifs. "Autour de ton cou" s’impose pour sa part de nouveau comme un titre d’une beauté phénoménale. Composé avec le pianiste hollandais Reyn Ouwehand, par ailleurs responsable des arrangements et des orchestrations, ce morceau mélancolique craché par de vieux synthés est habillé par un splendide texte de Philippe Djian, qui évoque mieux que personne le maëlstrom des sentiments que constituent les relations humaines.

Ce mélange, en milieu d’album, entre les réminiscences rock de l’époque Engelberg ("Doux dos") et les sonorités folk de la période Eldorado ("Lieblingsläbe") nous permettent de savourer les ponctuations vocales 'à l’ancienne' du chanteur qui n’hésite pas à donner du coffre lorsque l’ambiance le nécessite. Néanmoins, les ambiances plutôt délicates, 'smooth', invitent plus au murmure. C’est ce que l’on retient par exemple des sonorités jazzy de "Rêverie", premier des trois inédits placés en fin d’album. A défaut de nous séduire pleinement, le morceau parvient à nous cueillir grâce à une montée en intensité salvatrice. La beauté mélancolique d’ "Orage", agrémentée de l’interprétation flamboyante et virtuose de Mario Batkovic, rappelle les ambiances d’ "Etrange" sur l’album Huh !. A nouveau, le mariage entre piano et voix, qui génère un sentiment de douce amertume, fait de ce morceau une pépite surprenante. Un titre bien plus savoureux que le final "Eclaircie" qui, en voulant achever l’album sur des sonorités pop-rock plus légères, passe à côté de son sujet et se révèle finalement anecdotique.

Ode est un album réconfortant, à l’image de Homeless Songs. Chaleureux, il navigue entre amour, espoir et amertume, au gré des textes du toujours pertinent Philippe Djian, et se dépose sur nos oreilles comme le doux baiser marquant des retrouvailles. Pour autant, on ne peut qu’être légèrement déçu par la présence de morceaux inédits moins savoureux que ceux présentés plus tôt dans l’année et de relectures sans grand intérêt, n’ayant pas la pertinence des arrangements nouveaux de l’album Huh !. Reste un album qui, comme son prédécesseur de 2019, parvient à séduire grâce à des flamboyances permettant à Stephan EICHER de poursuivre, avec la classe qui est la sienne, sa brillante carrière.

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1. Sans Contact
2. Le Plus Léger Au Monde
3. Ne Me Dites Pas Non Pt2
4. Autour De Ton Cou
5. Lieblingsläbe
6. Doux Dos
7. Où Sont Les Clefs ?
8. A Nos Coeurs Solitaires
9. Je Te Mentirais Disant
10. Rêverie
11. Orage
12. Eclaircie



             



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