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MUSLIMGAUZE - Buddhist On Fire (1984)
Par CORNELIUS le 21 Mars 2023          Consultée 280 fois

It does matter about where Muslimgauze work. I work in a very old analogue way, so it’s important not to have computers, samplers, etc. Keep it analogue. Bryn Jones / Achtung Baby Magazine, 1998.

Dès le commencement et jusqu’à sa fin tragique, MUSLIMGAUZE a été, encore plus qu’un farouche opposant à l’odieuse occupation israélienne de la Palestine, un fervent et obstiné défenseur du son pur, de la dangereuse alchimie entre le chimiste et son fourneau. C’est pourquoi il utilisa, en plus des instruments traditionnels, exclusivement du matériel analogique ; ce qui, en 1984, allait de soi mais qui, 14 ans plus tard, relevait autant de l’héroïsme que d’un certain bon sens basé sur un savoir-faire acquis de longue date.

Indépendamment de la qualité et de la quantité de ses productions futures, le style et le matériel sonore sont bien posés d’entrée de jeu. Buddhist On Fire est déjà un album mature, du moins dans son intention. Mais la forme n’est pas du tout en reste et a plutôt bien vieilli – sûrement grâce à l’esprit à la fois minimaliste et très aérien qui habitait le projet dès l’origine.

Froid, mécanique et répétitif à outrance. Voilà l’impression générale que dégage le premier titre, "Soviet Occupied Territories", mais peut-être aussi tout l’album – du moins au premier abord. Si la froideur, tant au niveau de l’ambiance quasi mortuaire que des rythmiques très sèches, règne en maître, ce n’est pas sans nuance ni sans agréables surprises. Après tout, c’est une œuvre de jeunesse et comme telle, on y attend, à part plus ou moins égale, son lot de fraîcheur ainsi que de maladresses, comme sur le touchant "Priest", avec ses samples de chants grégoriens et son piano assez inattendu mais tout à fait bienvenu sans pour autant qu’il parvienne à transcender le tout.

Les plus belles surprises, c’est sur la face B qu’on les trouve. Le gros morceau, celui qui ne se contente pas d’annoncer mais de représenter ce qu’est MUSLIMGAUZE, c’est le très réussi quoi qu’à peinte trop épuré "Reuters" ; parfaitement rythmé de fracassante EBM et troué abruptement par endroits de cris et autres échantillons sonores bienvenus.
Et ce qui suit, "Dissidents In Exile", n’est pas en reste : techno tribale, presque martiale par endroit et qui prépare le terrain pour les chefs-d’œuvres à venir, notamment Iran et le lumineux Vote Hezbollah.

Ce bouddhiste en feu n’est autre que Bryn Jones lui-même. Se consumant de l’intérieur pour son groupe, son projet, son idée fixe. Rien à sauver de ce sous-monde en perdition.
Dès l’origine, se fixer un but et s’y tenir – quand bien même aucun chemin n’y mène.

Le secret est dans l’obstination.

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- Bryn Jones (tout)


1. Soviet Occupied Territories
2. Turkish Falaka
3. Priest
4. Reuters
5. Dissidents In Exile



             



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