500 Degreez, troisième album de Lil WAYNE, sort en 2002 et rencontre plutôt une bonne critique, même s’il n’est pas vraiment un succès commercial. Le rappeur est encore en train de se forger une réputation en tant qu’artiste solo après ses débuts dans le groupe HOT BOYS qu’il invite toujours en featuring de ses titres pilotés comme avant par le producteur Mannie FRESH de Cash Money Records.

C’est d’ailleurs FRESH qui introduit WAYNE sur le titre d’ouverture "Fly Talkin’" avant que le rappeur prenne le relais en se vantant de son succès sur les basses lourdes et le rythme entraînant de "Look At Me", une piste dynamique où WAYNE ne se prive pas d’injecter des références populaires au milieu de son gangsta rap venu du Sud (Working in the hood more green than the Grinch).

Un bon nombre de chansons finissent rapidement dans l’oubli, la faute à des productions d’un ennui certain : les très moyennes "Lovely", "Worry Me", "Believe That" et "Bloodline", "Gangstas And Pimps" aux sonorités r’n’b plus lentes, le titre éponyme "500 Degreez" et son refrain interprété par ce qui ressemble vaguement à un alien ou encore "Fo Sheezy", une diss track bubbly, où Weezy s’en prend à JUVENILE, membre lui aussi des HOT BOYS et du label. D’ailleurs, par cet album, Lil WAYNE essaie de faire mieux que le disque 400 Degreez sorti en 1998 par JUVENILE, alors l’une des plus grandes réussites commerciales de Cash Money Records… malheureusement sans le succès escompté.

Il y a aussi un peu trop de skits superflus, principalement extraits d’interviews ("Big Tigger Live On The Radio", "Big Tigger Live On The Radio Album Version #2 Explicit", "Rob Nice Live On The Radio" et "Fly Talkin’ Go Home") qui allongent l’album inutilement à hauteur de presque sept minutes.

Heureusement, il y a tout de même des bons sons qui se laissent écouter presque sans difficulté comme "What Does Life Mean To Me", "F*** You", le single au beat entraînant "Where You At", "Young N’ Blues", une piste plus douce qui permet de faire une pause au milieu de l’album, ou encore "Go Hard", même si l’instru est trop riche en éléments électroniques sortis de nulle part. Les refrains mélodieux rattrapent un peu le reste.

On note l’utilisation ultra réussie du sample soul-r’n’b de "Don’t Look Any Further" de Dennis EDWARDS du groupe The TEMPTATIONS sur l’excellent single "Way Of Life", une chanson qui fait partie de la crème de la crème de cet album, tout comme le duo avec le rappeur Petey PABLO sur la production solide de "Gangsta Shit" où on retrouve l’énergie et les touches de musique sudiste qui font la renommée du dirty south. "Get That Dough" est un autre moment mémorable du projet, avec ses mélodies accrocheuses et sa ligne de basse marquée.

Si 500 Degreez suscite des critiques mitigées et n’est pas exempt de défauts (la longueur du projet qui aurait clairement pu être plus condensé et certaines pistes qui semblent vraiment moins inspirées que d’autres), on reconnaît tout de même le style distinctif que le rappeur de 19 ans est en train de forger, aussi bien lyriquement (rimes parfois intelligentes, provocantes et même humoristiques) que dans sa livraison.
En fin de compte, 500 Degreez souffre de vouloir en faire trop et reste dans les albums les moins intéressants de Lil WAYNE mais obtient malgré tout la note de 3 pour ses quelques hits bien placés et pour être un jalon important dans l’histoire d’un rappeur qui s’établit peu à peu comme une force incontournable de l’histoire du rap.