Lil WAYNE revient seulement sept mois après la sortie de son opus "rock" Rebirth, à l’automne 2010 avec son neuvième album studio I Am Not A Human Being. Initialement commencé comme un EP, il est surtout notable pour avoir été publié pendant que Weezy purgeait une peine de prison à Rikers Island à New York (vous imaginez le délire, armes à feu et drogues, un peu comme dans un bon clip de gangsta rap sauf que c’est la vraie vie).

WAYNE y collabore avec plusieurs artistes de son label, Young Money Entertainment, comme Lil TWIST, Gudda GUDDA ou TYGA. Sur les treize titres de l’album il n’y en a que deux où il se la joue solo, pour le reste il met à l’honneur d’autres acteurs du rap game, en particulier ses grands potes Nicki MINAJ et DRAKE.

On retrouve ce dernier en featuring sur trois morceaux, dont le titre d’ouverture "Gonorrhea" où les deux rappeurs flexent comme des bêtes sur un beat agressif. Cette fois c’est sûr, on dit au revoir au wannabe rockeur et on replonge sans plus attendre dans le rap bling-bling (Rock-a-bye baby; homicide, baby/That’s more tear drops, call me Crybaby).

"YM Banger" et "YM Salute", deux chansons riches en contribution, témoignent du talent collectif du label et côté singles, Weezy s’associe à DRAKE pour parler du succès sur le beat très dirty south de "Right Above It" mais les deux rappeurs font aussi dans l’introspection en analysant leur solitude sur la production chill et bien plus minimaliste de "I’m Single".

Le plus gros de l’album, c’est évidemment l’occasion de flexer au max, que ce soit avec une Nicki MINAJ en forme sur les refrains chantés de "What’s Wrong With Them", sur le beat bien chiant de "Popular", sur le morceau "I Don’t Like The Look Of It" ou en se comparant au big boss de Microsoft sur l’instru plus qu’imposante de "Bill Gates", un des meilleurs moments du disque.

Weezy retrouve son petit poulain DRAKE sur "With You", une chanson plus lente et mélodieuse qui contraste assez bien avec le reste de l’album. L’ambiance part doucement vers des sonorités R&B avec le refrain chanté par DRAKE qui apporte une touche suave plus détendue. Lover un jour, lover toujours… Il y a aussi "That Ain’t Me" en featuring avec le chanteur R&B Jay SEAN qui fait la part belle à ce mélange des genres assez bien réussi.

Quant au morceau éponyme de l’album, "I Am Not A Human Being", WAYNE déclare toute sa singularité et s’éclate sur un beat super cool aux accents futuristes où il reste quelques traces de son amour pour le rock. "Hold Up" est aussi parmi les passages à retenir, avec son beat énergique et un peu perché, du classique Weezy.

Les bons côtés de I Am Not A Human Being, c’est que ça s’écoute sans trop de difficultés, les featurings bien construits et qu’on y retrouve un Lil WAYNE qui pour une fois ne fait pas appel à l’auto-tune. Par contre, on est loin du niveau des différents actes de Tha Carter même si on prend en compte le contexte unique de sa réalisation. Malgré l’incarcération de Weezy, cet album aura dans tous les cas servis à maintenir l’influence du rappeur et l’intérêt croissant pour Young Money Entertainment qui a continué à dominer la scène du hip-hop avec ses artistes emblématiques.