On The Road Again est l’album de la stabilisation. Cet album entérine un line-up qui durera près de cinq ans. Le guitariste Bernard Torelli quitte le groupe après le premier album, le claviériste Michel Goubet est quant à lui remplacé par Hugo Bertin (en 1977, n’enregistrera pas d’album) puis Fabrice Quagliotti, d’ailleurs plus ancien membre toujours actif dans le groupe de nos jours. On The Road Again sera également accompagné de la première tournée italienne de ROCKETS, de mars à juin 1978, après un démarrage infructueux fin 1977 − à Rome, ils durent se retirer sous les protestations du public. Surtout, après les tribulations du premier album et des quelques singles gravitant autour (sans mauvais jeu de mot), c’est avec [i|On The Road Again que ROCKETS définit pour de bon sa patte musicale, avec la confirmation des pulsations Disco et quelques incursions progressives aux entournures.

L’introduction de l’album est l’emblématique "On The Road Again", standard de blues popularisé dix ans plus tôt par le groupe CANNED HEAT, et que reprendra d’ailleurs à son tour TELEX en 2006 sur son dernier album How Do You Dance?. C’est probablement le morceau où ROCKETS se rapproche le plus de KRAFTWERK, de par la talkbox, la rythmique décharnée et la basse séquencée que l’on pourrait rétrospectivement qualifier d’'électro minimale'.

"Space Rock" a déjà été publié en maxi-single en 1977 ainsi que sur la semi-compilation Sound Of The Future (1979). Qui plus est, la version figurant sur On The Road Again est écourtée de moitié. Nous ne profitons donc pas des développements aux violons qui complètent sympathiquement cette tournerie musicale dans sa version longue. En revanche, sur l’édition américaine de l’album, la tracklist est remaniée et la version courte de "Space Rock" remplacée par une version remixée par le célèbre producteur et ingénieur du son Tom Moulton, presque aussi longue que l’originale et bénéficiant d’un son d’ensemble plus compressé et de percussions proéminentes, ce qui n’est pas pour me déplaire. Ce remix est diversement réédité sur quelques-unes des compilations du groupe ainsi que l’édition CD de l’album.

Les deux seules chansons de l’album sont "On The Road Again" (forcément) et "Sci-Fi Boogie". Malheureusement, sur cette dernière, Gérard L’Her retombe dans les travers du premier album en commettant un chant maladroit, sans charisme aucun, avec des paroles creuses et stéréotypées. "Space Rock" et "Sci-Fi Boogie" sont encore les morceaux de l’album où les guitares sont les plus présentes − ce qui quelque part est logique pour "Space Rock".
Le reste est essentiellement électronique bien que l’on trouve encore des guitares de temps à autre (sur "On The Road Again" et "Astrolights" surtout). "Cosmic Race" est un morceau entêtant et relativement dépouillé, peu ou prou dans la lignée de "On The Road Again". Même remarque pour "Electro-Voice", quoique plus produit. En revanche, le groupe se fait plus expansif et audacieux avec les mélodies à tiroirs de "Astrolights" et surtout le particulièrement réussi "Venus Rhapsody". De quoi justifier temporairement l’adjectif 'progressif' parfois octroyé au groupe.

On The Road Again est donc le premier vrai bon album de ROCKETS. Les albums suivants en découleront directement.