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ROCKETS - Kaos (2014)
Par NANAR le 13 Août 2024          Consultée 152 fois

Me voici face à la troisième réincarnation de ROCKETS, par la force de la résignation (j’ai mis le doigt dans l’engrenage de l’exhaustivité), de l’envie de frissons (houlàlà Eurodance, houlàlà EDM) et de la curiosité morbide (gniark). Oui, j’aime me faire peur; mais il faut s’avoir s’arrêter.

Je n’aurais jamais dû écouter ce disque. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été averti : "Gamastasis", "Endless Blue", "Rebel Yell" et plus encore "Back To Woad", étaient des signaux forts, très forts, par extrapolation dans la production musicale standard des années 2010. Mais voilà, c’est comme ça quand on n’en fait qu’à sa tête et que l’envie nous démange de savoir la fin de l’histoire. Et là, le cochon danseur montre les crocs et le traumatisme revient hanter nos pires cauchemars. Voilà ce qu’est Kaos: ni plus ni moins qu’un cauchemar éveillé, un bad trip sous DMT de cinquante minutes. Ce n’est plus le frisson mais l’angoisse atavique qui nous ronge les tripes devant la défiguration hideuse et menaçante d’une figure familière.

Ce qu’il y a de particulièrement pervers avec Kaos, c’est que tout est fait pour évoquer un environnement familier : grosses guitares, effets électroniques, batterie et rythmiques électroniques, dans la continuité de Don’t Stop, avec une production plus limpide et des compositions tout aussi creuses. L’illusion est tout à coup déchirée par l’Autotune qui surgit du placard à balais ou de la cuvette des toilettes. Un chant pseudo-Soul complètement bidon, et surtout extrêmement laid et racoleur. Il est trop tard pour fuir, vous êtes enfermés et vous souffrirez le supplice jusqu’à ce que mort s’ensuive.

ROCKETS ne semble pas décidé à maintenir l’écran de fumée plus de quatre morceaux puisque la formation verse dans une Euro-House branchouille à partir de "Party Night", dans la ballade tire-larmes avec "Crying Alone" et dans de la R’n’B de fond de caniveau avec "Shine On Me". Le tout avec plein d’effets sonores pour faire joli. Le plus drôle, c’est "Through The Night" qui essaye d’accoller guitare acoustique et Autotune. Le plus triste reste "Lost In Rhythm", assez bien composé mais sommairement exécuté sur place à coups d’Autotune. Rosaire Riccobono, ayant participé à Π 3.14 et au second Visitors, revient sur cet album ainsi que les deux suivants. Mais que vient-il faire dans cette galère?

Kaos est préfiguré de huit ans par le single "Back To Woad", enregistré avec Luca Bestetti, rescapé de la reformation de 2000-03, et Rosario Riccobono dont c’est la première apparition auprès de Fabrice QUAGLIOTTI depuis 1981. Malheureusement, "Back To Woad", canardé par une composition mièvre, un horrible refrain en franglais et (déjà) l’Autotune, est presque aussi mauvais que Kaos. Ensuite, "World On Fire" est publié en 2009 puis intégré à l’album de 2014.

Au milieu de cette épouvante, on trouve trois instrumentaux. Ce n’est pas la ballade compassée "Faby’s Back", ni l’électro rigide de "Number One", ni même "Heaven 58", parfait doublon de "Communication" (2003) ayant la fâcheuse manie de vouloir à tout prix nous en mettre plein la vue à chaque seconde, qui rattraperont quoi que ce soit. C’est d’autant plus dommage que sans cette grosse production qui tache et ce Ctrl-C - Ctrl-V du thème de "Communication", "Heaven 58" aurait pu à lui seul sauver l’album du coulage dans la fosse à purin. Et le pire est à venir.

0 ½ sur 5

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   NANAR

 
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- Fabrice Quagliotti (claviers)
- John Biancale (screamer)
- Gianluca Martino (guitare)
- Rosaire Riccobono (basse)
- Eugenio Mori (batterie)
- Muciaccia (jumpscare - titre 5)


1. We Are All Around
2. World On Fire
3. Evolution
4. Through The Night
5. Party Queen
6. Crying Alone
7. Faby's Back
8. Shine On Me
9. Our Rights
10. Lost In The Rhythm
11. Heaven 58
12. Number One



             



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