Initialement partie intégrante de l’anthologie d’archives A Long Journey (2009), le disque Live Bootlegs est finalement couplé au Live (1980) pour une réédition de 2014 intitulée Live On The Road - Greatest Hits Live. Nous ne traiterons ici que la partie Live Bootlegs.

Ce disque regroupe, sur près d’une heure vingt, des extraits de concerts de 1975 à 1984, captés parmi le public. Franchement, cela ne s’entend que trop bien, le son est vraiment médiocre, bien représentatif d’un enregistrement bootleg en somme. La production du premier Live n’était déjà pas bien glorieuse (malgré les réenregistrements), mais là c’est le bouquet. Le son est bien trop haut perché et c’est fatigant à la longue, comme quoi le filtrage coupe-haut n’est pas toujours superflu. C’est parfois à peine écoutable.

Malgré sa piètre qualité sonore et l’absence d’images, Live On The Road nous livre des informations non négligeables sur la facette scénique de la formation. Les compositions sont fort bien restituées sans pour autant être des copies carbone. On peut également apprécier des versions allongées de "Venus Rhapsody" et "Astrolights" avec quelques prises de liberté. On s’aperçoit que le groupe s’autorise de moins en moins de fantaisie sur scène à partir de 1979, jusqu’à se cantonner dès 1980 à des performances très proches des versions studio.

Nous avons surtout droit à deux inédits ainsi qu’à une interprétation tardive de la séminale chanson "Rocket Man", débarrassée de ses affreux remugles électroniques mais en contrepartie encombrée d’un surjeu vocal parfois ridicule. Enfin, quelle que soit la version, cette composition n’est pas bien originale et son intérêt intrinsèque est limité. À noter toutefois un développement inédit, pas désagréable. Les deux inédits de 1975, "Terre" et "So Far", approfondissent beaucoup mieux le style de rock à synthés et la narration S-F désuette mais charmante propre au groupe. Quel dommage qu’ils n’aient pas été dignement enregistrés en studio, au lieu de tout ce bricolage bancal sur le premier album !

Le son et le faible nombre d’inédits proposés me poussent à brider la note. En somme, Live On The Road est un objet qu’on écoute une ou deux fois pour la culture, tout au plus.

2 ½ sur 5