Plasteroïd est le premier album du quintette ROCKETS à être publié par Rockland Records, filiale du label italien CGD fraîchement fondée par leur producteur Claude Lemoine et basé en Italie, pays où ils obtinrent le plus de succès. Ce troisième album marque une progression du groupe sur la scène italienne, avec un disque d’or (200000 exemplaires précommandés, même pas vendus, précommandés) et une nouvelle grande tournée italienne en 1979, donnant lieu à un album Live (1980). Rockland Records publie également quelques one-shot de Disco tels que Black Sun (1978), Black Soul (1979), Zeus’ Amusement (1978) du chanteur allemand Zeus B. HELD, ainsi que le second album (1981) de VISITORS, autre groupe sous sa houlette.

C’est également le premier album où le groupe se passe pour de bon du chant en français. Après m’être enquillé des "Apesanteur", "Future Woman" ou "Sci-Fi Boogie", je peux vous dire que ça fait du bien. La voix de Gérard L’Her, sans être exceptionnelle, se prête mieux au chant en anglais, y compris sur des morceaux emphatiques comme "Cosmic Feeling". Ce dernier a d’ailleurs été composé par les producteurs Philippe Renaux et Peter Collins. Tous les autres morceaux sont de la plume de Gérard L’Her ou Alain Maratrat.

Musicalement, on peut dire que cet album est réussi. Plasteroïd hérite en grande partie sa qualité mélodique et sonore du précédent album On The Road Again (1978), en particulier des morceaux "Space Rock" et "Astrolights", certes avec des atours Disco déjà nettement moins marqués. Le groupe joue encore de son esthétique ringardo-futuriste (juste sur la pochette) mais l’ensemble tient la route et aucun morceau n’est sensiblement plus faible du reste. "Electric Delight" est marqué par un contretemps en introduction. "If You Drive", "Legion Of Aliens" et "Cosmic Feeling" sont particulièrement qualitatifs.

Il n’y a pas grand-chose de plus à dire de cet album, sa qualité mélodique, sa remarquable homogénéité et sa production somme toute très correcte − nous avons entendu nettement pire dans le style électro-rock − incitent à pousser un tout petit peu l’appréciation globale, d’autant que nous n’aurons guère beaucoup l’occasion d’en faire autant concernant ROCKETS.