Ce disque est la première compilation de ROCKETS, parue en 1979 uniquement en Italie dans la collection Derby du défunt label CGD, ayant auparavant distribué les deux premiers albums. A cette époque, il était fréquent que des labels ou des filiales spécialisées dans les disques à petit budget sortent des compilations à tour de bras. Les années 1970 ont ainsi vu des pelletées de disques inutiles polluant aujourd’hui les rayons des brocantes ; rien qu’en France, citons les labels Festival, Music For Pleasure ou Sonopresse, et je ne parle même pas des réenregistrements bon marché sortis par d’autres compagnies encore.

Sound Of The Future est cependant d’une autre trempe, compilant deux maxi-singles parus en mai et décembre 1977. Sur le premier, figuraient la version non coupée de la version 1975 de "Future Woman" et l’inédit "Atomic Control". Le second contenait la version intégrale de "Space Rock", publiée en une version raccourcie en 1978 sur le deuxième album On The Road Again, et en face B la chanson "Don’t Be Sad" issue des sessions du premier album mais écartée dans un premier temps, ce qui est très compréhensible au vu de sa piètre qualité.

Il reste les trois autres morceaux qui sont tout à fait intéressants. "Space Rock" se montre similaire à la reprise de "On The Road Again" (1978): peu variée donc un tantinet monolithique au vu de sa longueur, mais avantageusement ornée de cordes, de chant trafiqué et d’une section rythmique peu fournie mais distillant un bon groove tout du long, prévenant l’ennui. La version alternative de (la version alternative de) "Future Woman" est également intéressante, avec un son d’ensemble plus net, une introduction allongée et un solo de guitare sur la portion retirée, absente de la version single de 1975. C’est avec cette version de "Future Woman" que ROCKETS fera sa première apparition scénique en Italie, au festival de musique de Pesaro au cours de l’été 1977.

"Don’t Be Sad" n’est pas ce que le groupe a commis de pire (cf. "Ave Maria", "Apesanteur" ou encore "Rocket Man"), mais cette ballade orchestrale est poussive, trop longue (ce que ne dément pas le fade-out final), plombée par un refrain indigent (Don’t be sad, my girl), ce que ne compense pas le développement mélodique des couplets. "Atomic Control" est bien meilleur, faisant le pont entre les tentatives Disco du premier album et les incursions plus poussées de On The Road Again. La rythmique est bonne (malgré le kitsch de l’effet de Phasing), les cordes sont pertinentes et le chant est mesuré. Tous deux ont été composés par Gérard L’Her (avec la participation du producteur Claude Lemoine sur "Atomic Control") et arrangés aux cordes par Karl-Heinz Schäfer (déjà présent sur le premier album).

Ces quatre morceaux seront dispersés lors des ressorties du back-catalogue de ROCKETS, "Don’t Be Sad" figurant sur les rééditions de Plasteroid (1979) (ainsi que sur l’édition allemande de Rockets), "Atomic Control" sur celles de l’album Live (1980), "Space Rock" sur celles de On The Road Again, mais la version longue de "Space Woman" uniquement sur quelques anthologies ou compilations telles que The Silvers Years de 2007.