Écrit et composé sur le thème de l’enfance, Wonderland est le second album-concept de ROCKETS. Au moins, ça a le mérite d’être honnête: on nous prend vraiment pour des gosses allergiques à l’élaboration musicale.

Alors autant sur Kaos on pouvait encore avoir des doutes avec les deux instrumentaux finaux, autant avec Wonderland le constat est limpide: tout est à jeter à la poubelle. Des instrumentations synthétiques au kilomètre, des effets sonores gratuits, du rock complètement bidon et un Autotune d’une immondicité à faire passer Gros Dégueulasse pour un top model. Et des chœurs d’enfants pour coller avec le thème le temps de deux chansons ("Kids From Mars" et "Doot Doot"). "We Are One" est la véritable mise à mort de ROCKETS: chant en-dessous de tout (au-delà, c’est le noyau terrestre), accords frappés de crétinisme profond et… de la cornemuse et de la vielle à roue.

Non, vous ne lisez pas le Gorafi. "Heaven", "The One" et "Wonderland" parviennent à réitérer ce degré d’inanité. La production est toujours aussi grasse du bide, et la profusion d’invités ne peut rien contre la chute en piqué de ROCKETS, pas plus que l’instrumental "Nuclear Fallout" ou le massacre de "Doot Doot" (du groupe de synth-pop britannique FREUR). Parlons enfin du single "Free" publié en 2021. Nous avons déjà beaucoup trop souffert, mais par acquis de conscience nous avons tenu à écouter ce single. Eh bien, c’est banal mais ça enfonce tout Wonderland. La voix est transformée comme de coutume chez ROCKETS, la tonalité ne semble pas trop bidonnée, mais cela n'inspire tout de même pas confiance.

Quelles leçons tirer de cette débâcle? Premièrement, avec l’Autotune, ça passe ou ça casse: soit c’est raccord avec le feeling et la composition, soit c’est de la merde. Deuxièmement, le registre enfantin, c’est du sérieux et on ne fait pas n’importe quoi avec. Troisièmement, des formations telles que VOYAGE ou BONEY M ont tourné court, ce qui est a priori regrettable, mais quand on pense aux vices dont sont capables d’anciennes gloires de la Disco ou de la synth-pop, il en vaut mieux ainsi. Dernièrement: FUYEZ.

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